Avec le nez, on ose ! (prononcer avec l’accent anglais)
Si un simple piéton a envie d’essayer, à une heure de pointe, de nuire à la circulation place de l’étoile à Paris, il risque de se faire écraser assez vite. Si auparavant, il a pris la précaution de chausser le nez… il pourra sans doute vivre quelques minutes de plus. Le nez –modeste accessoire – est ainsi une autorisation que donne le public. Sans cette autorisation, qui le rend auteur, qui le rend libre, et surtout qui le maintient en vie, le clown est mort.
Philippe ROUSSEAU
Ou plutôt non : il n’existe même pas ! Sa relation au public est ainsi pour moi plus que vitale : c’est sa principale source de vie. J’essaierai d’argumenter en ce sens, de montrer comment un clown peut naître de cette relation au public auquel il doit donc sa vie et auquel, inversement, il est toujours prêt à donner la sienne : son corps livré aux regards nourrit un désir du spectateur qui le gratifiera à son tour d’une puissance de création et d’une liberté inouïe… qu’il trouvera dans cette dépendance originelle.