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Culture Clown n°10

Octobre 2005

Amateur / professionnel

  • SOMMAIRE

    Octobre 2005

    Amateur / professionnel

    SOMMAIRE

    Édito : L’atout clown ! (J.B. Bonange)

    Repères

    • En être ou en avoir. Amateur et/ou professionnel ? (A. Guérineau-Jomelli)
    • Une affaire collective et sociale. (G. Allaire)

    Formation

    • Être clown. Quelles exigences ?
      Débat entre André Riot Sarcey et Bertil Sylvander. (M. Andréoletti)

      - Mettre en ordre le chaos. Le travail et la grâce.
      Interview de Vincent Rouch et Anne Cornu (A. Bourgeois)

    • Enlever les carapaces. La formation par le clown.
      Interview de Daniel Berret (L. Meaney)
    • Créer un chemin possible pour tous. Formation par le clown au Québec. (F. Côté)

    Création

    • Un état de grâce... à retrouver chaque soir.
      Interview de Bonaventure Gacon (J.B. Bonange)
    • Dédier sa vie professionnelle au clown. Touche à tout.
      Interview de Sergio Claramunt (L. Meaney)
    • Un pro de l’impro ! Grand amateur des acteurs.
      Entretien avec Jean-Pierre Tailhade (B. Forêt)

    Intervention

    • Vivre l’aventure du clown. Au cœur de la réalité sociale. (M. Colomer-Pache)
    • Jamais sans mon clown ! Pour une pratique sans frontières. (J.P. Besnard)
    • Clowne à domicile. Créer des ponts. (H. Blanchet)

    Prometteurs

    • Clowns de passage. Des semi-pros accros.
      Interview de Michèle et Laurent Tavernier. (J.B. Bonange)
    • Garder la fraîcheur. Le choix de l’entre-deux.
      Interview d’Alain Commère. (L. Meaney)
  • Edito

    L’atout clown !

    Il faut bien le reconnaître, nous ne disposons pas de données sociologiques sur "les pratiques de clown", ni en France, ni dans le monde (mais que font les sociologues ?!). De façon empirique, nous savons que nombreux sont nos contemporains qui se sont lancés dans ce jeu masqué du personnage au nez rouge, et pas seulement à l’Ecole Lecoq (précurseur dans son école de formation d’acteurs) ! Les ateliers, stages, festivals, rencontres, programmations culturelles, initiatives sociales… qui affichent le nez rouge ont le vent en poupe. Et même la revue Culture Clown que vous tenez en mains est en rupture de stock pour la plupart de ses numéros... A l’instar des pratiques sportives, musicales ou théâtrales, la pratique du clown ressemble à une pyramide avec sa large base d’amateurs et sa pointe visible de professionnels1 lesquels jouent un rôle précieux dans la reconnaissance culturelle de l’ensemble.

    Mais n’en déplaise à ceux qui ne reconnaissent que quelques artistes phares, le clown met en jeu des pratiquants de tous âges et de toutes conditions. De la même façon, la pratique du clown ne se réduit pas au seul créneau du spectacle, même si la création reste un moteur essentiel du développement de l’art du clown. D’autres modalités se sont affirmées avec pertinence, que ce soit dans l’intervention sociale2 ou dans la formation. Les rubriques de nos sommaires en sont une vivante illustration.
    S’intéresser au statut social des pratiquants du jeu de clown - amateur / professionnel – est en fait une invitation à dépasser ce clivage formel. Resurgit alors la question de fond : qu’est-ce qu’être clown ? La formule "Je suis clown" n’échappe pas à l’ambiguïté : est-ce à dire que j’ai un statut social de clown (plus ou moins confirmé professionnellement) ou bien que je travaille sur mon être clown ? En avoir ou en être ? Reportez-vous au délicieux questionnement d’une psychanalyste qui ouvre ce dossier et aux riches échanges des différents "formateurs" qui suivent.

    Les "acteurs" présents dans ce numéro, témoignent avant tout d’un parcours personnel qui les a amenés à rencontrer le travail du clown et, pour la plupart, à s’affirmer comme clown. Vous découvrirez leurs cheminements singuliers car il n’existe pas de cursus type ni de pratique certifiée. Ils apportent aussi leurs points de vue sur ce qui fait la différence entre amateur et professionnel. En même temps, ils éclairent les enjeux des pratiques de clown, ce qu’elles exigent de l’acteur et le sens qu’elles prennent dans le contexte de crise actuel. On y entend une forte aspiration au plaisir du jeu et au travail de création, à la rencontre et à la révolte.
    En évitant les pièges de "l’élitisme" ou de "la massification", notre pari est bien de promouvoir "l’atout clown" qui introduit du jeu dans le rapport à soi, au public, au social et à l’imaginaire collectif. Cultivons la valeur de cette carte, qu’elle sorte par son côté amateur ou par son côté professionnel, et jouons son registre imprévisible, joyeux et profond sur les multiples terrains de la création, de l’intervention sociale et de la formation.


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  • Repères

  • En être ou en avoir

    Amateur et/ou professionnel ?

    par Annie Guérineau-Jomelli

    Annie Guérineau-Jomelli
    Annie Guérineau-Jomelli
    Il est d’usage de poser un rapport d’exclusion entre ces deux termes : amateur ou professionnel. Et pourtant… L’usage aussi nous montre qu’il n’apparaît pas aussi simple de les dissocier totalement. Juste quelques lignes… Pour partager avec vous ces réflexions, à partir de la pratique que j’ai de l’une ou de l’autre de ces positions, suivant le qualificatif accordé. Est qualifié de travail d’amateur un travail plus ou moins bâclé, inachevé, mal fait. On parle alors d’amateurisme. Est qualifié de professionnel un travail accompli, achevé, bien fait. On parle alors de professionnalisme. On glisse alors le plus souvent de la qualité du travail à l’identité de la personne-sujet et on affirme que "c’est un amateur" ou "c’est un professionnel". Qui voudrait répondre d’être un amateur, pour alors entendre qualifier son travail de bâclé… ? Amateur ou professionnel ? Il s’agit de la place du clown, de son jeu, de sa visée (si tant est qu’il en ait une), de sa position. Et au-delà du clown, de l’artiste. Car ce clivage professionnel et / ou amateur ne se fait que pour des artistes. Qui parlera du médecin, architecte, enseignant, artisan.... les qualifiant d’amateur ou de professionnel ? Mais d’un peintre, d’un musicien, d’un comédien, d’un acteur ? Oui, ça se dira. D’un écrivain peut-être aussi.

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  • Une affaire collective et sociale

    parGilles Allaire(INRA) - texte mis en forme par Bertil Sylvander

    Pour éclairer les notions "amateur" et "professionnel", nous avons demandé à un chercheur son point de vue sur une question qui se pose quand, par exemple, une structure veut recruter un acteur clown pour un spectacle ou pour intervenir à l’hôpital…

    En gestion des ressources humaines, on pose la question en termes d’offre et de demande, par rapport à un profil de poste. On examine alors les compétences d’un candidat par rapport à ce poste. On peut aller plus loin en examinant comment le candidat peut contribuer aux objectifs de l’entreprise et poser la question de ses capacités ou de ses aptitudes à remplir la fonction qu’on lui demande.
    Néanmoins, cette approche strictement individuelle ne peut être satisfaisante par rapport à une profession au sein de laquelle on souhaite établir des critères de professionnalisme. Dans ces conditions le terme "amateur" a une connotation négative (il laisse supposer que la personne en question n’apporte pas grand soin à la réalisation de la tâche qui lui est confiée), alors qu’au contraire, le mot "professionnel" indique une bonne maîtrise des compétences.
    Dans beaucoup de professions (celle du théâtre comme d’autres), c’est au niveau des pratiques sociales et même du contrôle social qu’on aborde la question. Dans ce cadre, un amateur peut être celui ou celle qui n’est pas relié sociale-ment à la profession des comédiens, par exemple, même si il en a par ailleurs toutes les compétences. Ce lien social peut avoir pour fonction, entre autres, de réguler collectivement les aptitudes des membres de la profession, en vue par exemple d’être à la hauteur des missions de la dite profession et de sauvegarder sa réputation.
    Dans ces conditions, on a coutume de distinguer deux conditions qui vont concourir à cet objectif :

    • l’existence de références communes que la profession va élaborer et faire appliquer
    • un régime de responsabilité qui va permettre de vérifier que les missions de la profession sont respectées.

    La réalisation de ces conditions peut revêtir de nombreuses formes : ordre professionnel (comme celui des médecins ou des avocats), accord sur un label de qualité, club, etc.. Ces formes se concrétisent par un lien ou un contrôle social qui peut aller jusqu’à la délivrance d’une licence1. Dans le domaine du théâtre, on peut penser à un registre, un accès aux subventions, aux aides techniques diverses, aux salles de spectacle, aux critiques, aux revues, etc...
    Lorsqu’aucune forme n’existe et que la profession est complètement libre d’accès, la seule sanction se fait par rapport à l’individu et à sa capacité de se constituer seul une "clientèle". Elle se traduit alors, selon les résultats, par un niveau plus ou moins élevé de recettes et d’estime de soi, étant supposé que l’accès à cette clientèle est possible : trouver un local ou un directeur de salle qui accepte un comédien "amateur", etc… Et pour boucler la boucle, rappelons que la qualité du produit (spectacle) n’est pas forcément lié au statut de professionnel , ni dans un sens, ni dans l’autre !


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  • Formation

  • Etre clown, quelles exigences ?

    Débat entre André Riot Sarcey et Bertil Sylvander

    par Myriam Andréoletti

    André Riot-Sarcet
    André Riot-Sarcet
    Belle rencontre que celle de ces deux hommes, à la fois clowns et formateurs, "porteurs de clowns" (selon l’expression d’André). Entre pratique et théorie, jeu et enseignement, ils se ressemblent, bien que leurs chemins soient différents : au fil de la discussion les voici proches puis plus éloignés. L’un - André Riot-Sarcey, vous savez, le metteur en scène des "Nouveaux Nez" ! - connaît la vie du cirque, la piste et ses clowns de tradition, les virtuoses de l’arène. Il a suivi l’avènement du cirque contemporain et a contribué à ses transformations. L’autre - Bertil Sylvander, vous savez, le codirecteur du "Bataclown" !
    Bertil Sylvander
    Bertil Sylvander

    - clown de théâtre, improvisateur, clownanalyste, chercheur, plonge ses racines du côté de la musique, de l’expression théâtrale, du développement personnel. Ces deux passionnés se rejoignent dans un engagement profond pour le personnage du clown.
    Non seulement une rencontre pour se connaître, mais aussi pour confronter leurs expériences de formateurs d’amateurs et de professionnels en clown. Il a suffi de poser le micro entre eux et d’écouter leur échange vivant, généreux, à bâtons rompus, entre sourires, rires et gravité. C’est qu’ils aiment parler du clown ! En chemin, ils posent des jalons sur ce qui rapproche et ce qui sépare amateurs et professionnels... Embarquez avec eux, le nez au vent, faites vite ! Ils sont déjà partis ailleurs…


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  • Mettre en ordre le chaos

    Le travail et la grâce

    Interview de Vincent Rouch et Anne Cornu par Agnès Bourgeois

    C’est au cours d’un stage animé par Vincent Rouche (acteur, metteur en scène et formateur) que j’ai découvert le clown de théâtre à Besançon, il y a une dizaine d’années. Découverte bouleversante d’émotions et de plaisirs qui m’a incitée à poursuivre cette recherche. Vincent réservait un accueil chaleureux à ses stagiaires, qu’ils soient amateurs ou professionnels. A présent, il travaille en étroite collaboration avec Anne Cornu (dramaturge, metteur en scène et formatrice). J’ai voulu connaître leurs réflexions et leurs motivations sur ce doux mélange qu’ils réalisent entre acteurs amateurs et acteurs professionnels désireux de pratiquer le clown. Et si le clown est un "poète", la formation invite à travailler dur pour "retrouver la source".
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  • Enlever les carapaces

    La formation par le clown

    Interview de Daniel Berret par Laure Meaney

    Même s’il a approché le monde du spectacle, ce n’est pas sur scène qu’il travaille mais en tant que formateur, pour des adultes en formation professionnelle… Il a abandonné son job de publiciste pour proposer le clown comme moyen de développement personnel. Ca s’est fait "tout seul", en faisant confiance à la vie... Pour lui, la question "amateur, professionnel" n’a pas de sens, et quand on a découvert le clown, l’important est de "ne pas rester les bras croisés" ! Alors, le clown comme ouverture à un art de vivre ?
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  • Créer un chemin possible pour tous

    Formation par le clown au Québec

    “Adrénaline”
    alias Francine Côté
    “Adrénaline”, alias Francine Côté

    par Francine Côté

    Au Québec, il y a très peu de lieux où l’on peut se former en clown. L’école nationale de cirque n’accepte qu’une ou deux personnes par année qui veulent se concentrer sur cette discipline. Les écoles de théâtre l’enseignent parfois ou pas du tout. Les gens qui sont attirés par ce métier ou qui souhaitent faire une transition de l’amateur au professionnel ont peu de ressources. Cela crée plusieurs autodidactes et une certaine ambiguïté dans le milieu, et les gens qui réussissent cette transition sont des exceptions. Je donne de la formation en art clownesque à temps plein depuis environ trois ans. Avant de m’embarquer dans cette nouvelle aventure et ce changement de carrière (j’ai suivi une formation à Paris et j’ai travaillé pendant plus de 25 ans au niveau international dans les cirques, cabarets, festivals…avec ma clowne, Adrénaline), je me suis arrêtée pour un an afin de mettre sur papier le fondement de mon enseignement, de créer un vocabulaire et d’identifier les objectifs.
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  • Création

  • Un état de grâce...

    ... à retrouver chaque soir

    Interview de Bonaventure Gacon parJean Bernard Bonange

    Bonaventure Gacon dans
    “Boudu Sauvé des Eaux”
    Bonaventure Gacon dans “Boudu Sauvé des Eaux”
    Son prénom et son nom sont authentiques et déjà tout un programme ! Vous l’avez peut-être vu en clown bourru dans son spectacle "Par le Boudu" ou en acrobate porteur et patineur au Cirque Trottola. Bonaventure Gacon y déploie, dans les deux cas, sa barbe rousse, sa carrure d’ogre et sa présence tendrement inquiétante. Dans la revue "Arts de la piste"1, Thierry Voisin imagine ce que la postérité pourrait écrire sur lui : "Bonaventure Gacon, apparu en 1990 parmi les saltimbanques du Cirque de Dijon, grand comédien, grand acrobate, grand clown"... Le succès qu’il connaît ne l’empêche pas de parler avec douceur et discrétion, et d’être attentif à ceux qu’il rencontre, qu’ils soient dans son public ou stagiaires amateurs. Et puis, il vit le clown à fleur de peau et en explore les dimensions essentielles, charnelles, émotives, en prise avec l’instant et le risque. C’est donc un vrai plaisir que d’écouter sa bonne aventure de pro heureux.
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  • Dédier sa vie professionnelle au clown

    Touche à tout

    Interview de Sergio Claramunt par Laure Meaney

    Sergio Claramunt en intervention pour PayaSOSpital
    Sergio Claramunt en intervention pour PayaSOSpital
    Rencontre téléphonique avec Sergio Claramunt - le "Max" de "Mina" (l’alpha de l’oméga quoi), dans "La Vida Clownjugal", une co-production franco-espagnole découverte au Festival de clowns de Cannes et Clairan (voir dans le Bouillon de ce numéro). Toute éprise de ce spectacle, je me suis hâtée d’en interviewer l’un des acteurs... Sergio a "fait" l’école Lecoq, et a derrière lui une longue expérience, d’abord comme acteur puis comme clown. S’il crée des spectacles avec la Cie Puntoclown, il est aussi directeur et formateur d’un groupe de "clowns à l’hôpital", PayaSOSpital (à Valencia)…Un vrai touche à tout, comme le clown ! On se concentre, c’est quoi déjà le thème du numéro ? Ah, oui : amateur / professionnel…
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  • Un pro de l’impro !

    Grand amateur des acteurs

    Entretien avec Jean-Pierre Tailhade par Béatrice Forêt

    Jean-Pierre Tailhade
    Jean-Pierre Tailhade
    Lorsqu’en équipe de rédaction, nous avons choisi le thème de ce numéro, la réflexion autour du clivage amateur/professionnel nous a amenés à nous questionner sur l’improvisation : l’art du clown-théâtre tel que nous sommes nombreux à le "jardiner" n’est-il pas décrié parfois en raison de la place que nous faisons à l’improvisation ? De même que pour beaucoup, "faire le clown" n’est pas concevable en tant que "vrai" métier, l’improvisation est parfois classée au rayon de la facilité, et considérée comme un simple outil au service de la création théâtrale ou, au mieux, comme un art mineur. Qui oserait de nos jours donner ses lettres de noblesse à l’improvisation ? Un nom a surgi… : celui de Jean-Pierre Tailhade.

    Dans l’atmosphère feutrée d’un grand hôtel toulousain, Jean-Pierre Tailhade se laisse glisser vers une conversation à bâtons rompus, qui nous entraîne sur les chemins de l’acteur, de Grotowski, de Mnouchkine et ses recherches sur "Les Clowns"…
    Comédien et metteur en scène, Tailhade cultive l’art de l’improvisation au point d’en faire la matière même de spectacles solo, tel que "Tailhade à merci". Pour celui qui a été l’un des fondateurs du Théâtre du Soleil, l’improvisation est création. Il s’y adonne sans réserve, tout en aimant travailler les textes d’auteurs. Il serait même possible que ces deux domaines bénéficient l’un de l’autre… Tailhade a le verbe haut, incisif, tranchant même. Au-delà des paradoxes, se dessine la silhouette d’un passionné du théâtre, acteur et spectateur exigeant.


    Trouve ton clown ? L’horreur !

    Jean-Pierre Tailhade a un souvenir cuisant d’une période de recherche intense sur les clowns au Théâtre du Soleil. "C’était la période où je ne trouvais rien. On faisait des entrées de clowns tous les matins. Pour moi, rien n’est jamais sorti en six mois ! Me dire : “trouve ton clown”, c’est l’horreur !" Premier obstacle : le nez de clown. "Je ne supporte pas d’avoir quelque chose sur le visage. J’ai l’impression de mourir, j’étouffe. J’ai le même problème avec les masques et les demi-masques". La troupe tatônnait alors dans ses recherches sur le clown. "Ariane était en panique. Elle disait : "Ce n’est pas ça". Elle ne disait rien sur le clown parce qu’elle ne savait pas non plus ce que c’était. Nous n’avions pas beaucoup de références dans ce domaine". Autre difficulté : "En plus, Ariane voulait que je sois le clown blanc. Pas de chance ! J’avais un grand kimono blanc..." "La seule fois où j’ai trouvé quelque chose, c’était avec Philippe Léotard. Il avait mis de la vodka dans une gourde et j’ai cru que j’allais boire de l’eau. Là, oui, j’ai eu quelques minutes de clown !" En dépit de cette expérience difficile pour l’acteur, Jean-Pierre Tailhade est un spectateur ébloui de certains spectacles de clowns. Ceux d’aujourd’hui, tels Les Nouveaux Nez, et ceux d’hier, ceux du cirque. "J’ai eu la chance de connaître Alex et Zavatta. J’avais quatre ou cinq ans. C’était d’une beauté hallucinante. Et c’est peut-être ça qui m’a fait faire du théâtre".
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  • Intervention

  • Vivre l’aventure du clown

    Au coeur de la réalité sociale

    par Maria Colomer-Pache

    Parfois, j’ai l’impression que mon chemin de vie a été tortueux et rarement direct. D’abord, j’ai étudié la pédagogie, ensuite la psychologie et j’ai commencé à travailler comme psychologue puis j’ai changé pour le Théâtre. En même temps que je créais comme actrice et directrice, j’étais aussi formatrice avec les enfants et les adultes en théâtre amateur. Plus tard, j’ai aussi formé de futurs acteurs/trices professionnels/les. Et, après des années dans la profession théâtrale, j’ai découvert l’univers du clown. J’ai tout de suite intégré certains aspects de la pratique du clown dans mon travail. Ma compagnie a alors créé des spectacles clown. D’abord, j’ai joué en clowne moi-même et, ensuite, j’ai incorporé le clown à la formation. Parallèlement à ces activités, Clowns Sans Frontières est entré dans ma vie. C’est une ONG (Organisation Non Gouvernementale) dont la tâche est fondamentalement bénévole et je me suis donc mise à jouer mon rôle de clown volontaire. La seule chose que je n’ai jamais été est "amateur". Je fais la distinction entre les trois dimensions (amateur, professionnel, volontaire) qui sont différentes. Chacune a ses frontières qui sont parfois dissimulées ou floues. Dans la pratique, j’ai toutefois fait une différence entre chacune d’elles.
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  • Jamais sans mon clown !

    Pour une pratique sans frontières

    par Jean Pierre Besnard

    Banane et Goyave
    Banane et Goyave
    Il y a bien des figures du clown et il a bien des manières de se manifester. Cependant, ce qui le singularise avant tout, c’est qu’il porte un nez rouge. Il en est pourtant comme des membres d’une même famille : tous portent le même patronyme, mais tous ne sont pas semblables. J’ai animé des stages en France et à l’étranger, réalisé des mises en scènes, des interventions pour la prévention (contre le sida, pour la santé, l’accès aux soins pour les populations défavorisées…). J’anime aussi depuis une dizaine d’années des rencontres interculturelles de clowns (Uruguay, Inde, Brésil, Maroc.)… Il me semble que je partage, sans sectarisme, avec les promoteurs et les lecteurs de cette revue, la conviction que le clown est le

    personnage qui donne du sens à toutes choses, celui qui aide l’être à s’engager dans les affaires du monde. Ceci n’ayant rien à voir ni avec l’endroit où il se produit, ni avec les publics au milieu desquels il évolue. En quelque sorte, le personnage du clown fait partie de la sphère psychologique de chaque individu. C’est comme une part de l’être lui-même, une extension de l’âme... Tous les arts ont à gagner à se marier au clown et le clown se grandit à côtoyer toutes les autres disciplines artistiques. Je ne peux pas penser l’art du clown comme un art isolé.


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  • Clowne à domicile

    Créer des ponts

    par Hélène Blanchet

    2002. Le film du Dr. Patch Adams et son nez rouge a éclairé ma route. Toucher au cœur avec le nez, voilà une idée originale ! Quelques jours plus tard, un reportage sur Clowns sans frontières confirme mon projet. Pourquoi aller si loin pendant que tant d’enfants vivent une guerre dans leur ventre, ici même au Québec, me dis-je ? À la fin du texte, un numéro de téléphone pour qui voudrait prendre des cours. Je m’inscris. Mon parcours commence : me former et développer en amateur une pratique d’intervention à domicile auprès d’enfants malades avec une qualité "professionnelle". Comment réussir un tel pari ?

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  • Prometteurs

  • Clowns de passage

    Des semi-pros accros

    Prometteurs... Entre-deux semi-pros... Comme le dit M. Bouillon au dos de ce numéro, quand on n’est ni professionnel ni amateur, on est “prometteur” ! En voici trois parmi tant d’autres que nous aurions pu rencontrer. Le clown a pris une place importante dans leur vie. Ils l’ont trouvé un jour et ils ne l’ont plus lâché… à moins que ce soit lui qui ne les ait plus quittés ? Suivez leurs trajectoires et, peut-être, y retrouverez-vous la vôtre ? Le clown comme supplément de sens, comme occasion de sortir des chemins tout tracés, pour le plaisir du jeu, de la rencontre, de la remise en cause…

    Interview de Michèle et Laurent Tavernier par Jean Bernard Bonange
    Les Ebouriffés : Michèle et Laurent Tavernier
    Les Ebouriffés : Michèle et Laurent Tavernier

    Bon nombre de nos lecteurs vont se reconnaître dans le témoignage des Taverniers : ceux qui "font du clown" depuis des années, ceux qui se trouvent au "point de bascule" entre leur profession d’origine et celle de "clown" (en fait celle de comédien), ceux qui, sans être pros, signent quand même des contrats réguliers, ceux aussi qui sont plus dans le social que dans le spectacle, bref tous ceux qui se donnent de multiples occasions pour mettre en jeu leur clown.
    Je suis allé interroger "les Taverniers", couple de travailleurs sociaux tombés dans la marmite du clown : Michèle, assistante de vie auprès de personnes âgées ou malades, et Laurent, éducateur spécialisé en psychiatrie. Chez eux, autour d’une bonne bouteille, le magnéto a tellement tourné que j’ai du trimer pour faire rentrer leur parole vivante dans ces pages calibrées. Les aventures de ces vrais/faux amateurs, au cœur d’événements sociaux ou à l’hôpital, ont une vraie saveur… Et ils n’en sortent pas indemnes !


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  • Garder la fraîcheur

    Le choix de l’entre-deux

    Interview d’Alain Commère par Laure Meaney

    Il travaille à la Poste, de nuit, ce qui lui permet d’être clown, de jour ! Il n’a rien d’un débutant puisqu’il a joué dans des spectacles, dans la rue, en "impros publiques" et fut engagé clown à l’hôpital… Il est du genre "professionnel amateur" (ou l’inverse) qui prend son temps et s’attache à cultiver l’authenticité de sa passion.

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