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Publications

Culture Clown n°11

Avril 2006

Quels clowns pour aujourd’hui ?

  • SOMMAIRE

    Avril 2006

    Quels clowns pour aujourd’hui ?

    SOMMAIRE n°11

    Édito : Les clowns sont parmi nous ! Oui, mais quels clowns ? (J.B. Bonange)

    Repères

    • Les fondements du clown. Du côté de la transgression. (E. Fouquet-Demange)
    • Le clown et l’exercice critique aujourd’hui. Entre art et technique.
      Interview de Christophe Beslay (P. Gondebeaud)
    • Le clown, victime de son succès ? (B. Sylvander)

    Formation

    • Être ou ne pas être clown. Discerner la qualité.
      Interview de Mario Gonzalès (B. Forêt)

    Création

    • L’émergence d’un être porteur d’utopie. La fonction poétique / politique du clown.
      Interview de François Cervantès (M. Andréoletti)
    • Histoires de clown. Le clown est entré dans ma vie. (C. Germain)
    • L’art de l’exagération. Dans la tradition des clowns muets.
      Interview de Nola Rae (L. Meaney)
    • Les paradoxes du spectacle clown.
      L’acteur clown, la personne et son personnage. (O. Grippon)

    Intervention

    • Avec les enfants en salle de soins. Donner un langage au chaos. (N. Pons)

    Interculturel

    • La transgression jubilatoire. La voie du rire : entre chamans et clowns.
      Interview de Kozana Lucca (M. Andréoletti)

    Périphérique

    • Nous sauver du risque d’inhumanité. Ethique appliquée et pratique du clown.
      (F. Godoy)
    • Pris dans la toile. Le clown instrumentalisé ? (P. Gondebeaud / M. Terral)
  • Edito

    Les clowns sont parmi nous ! Oui, mais quels clowns ?

    L’essor des pratiques de clown est incontestable. Elles se diffusent dans la société et connaissent un réel succès. Il suffit de voir la multiplication des festivals, compagnies, stages, événements, reportages consacrés au clown. Notre revue s’en fait l’écho depuis cinq ans en donnant la parole à ceux qui essaiment le clown sur de multiples terrains identifiés par nos rubriques "création", intervention", "formation", "interculturel"... Quel sens prend un tel foisonnement ? Il a de quoi nous réjouir mais aussi de quoi nous inquiéter ! Notre question initiale était "Pourquoi les clowns aujourd’hui ?". Chemin faisant, en construisant ce dossier, elle est devenue "Quels clowns pour aujourd’hui ?". Car trop de clowns tuerait-il le clown ? Et surtout de quel clown s’agit-il ? Ce n’est pas l’apparence qui fait le clown. Celui qui est devenu support publicitaire pour attirer les enfants ou figure stéréotypée pour animer les fêtes est une image démultipliée sans fond. A l’opposé, notre revue cherche les fondements de ce que signifie "être clown" (comme se le demande M. Bouillon en couverture !). Pour nous, le clown est un personnage vivant, ancré dans une tradition sans cesse renouvelée, celle des briseurs d’apparence et des transgresseurs... pour rire. Symbolisant le désir et la liberté, il ne saurait être instrumentalisé. C’est bien cette dimension symbolique qui attire ceux qui cherchent à l’incarner autant que ceux qui le rencontrent partout où il surgit, étrange, décalé et en contact direct, que ce soit sur scène ou dans la vie sociale comme en témoignent les auteurs réunis dans ce dossier.

    Plusieurs d’entre eux soulèvent la question du nez rouge, ce petit masque si pratique pour identifier le clown. Sa banalisation fait problème ! Distribué aux athlètes des JO d’hiver de Turin , aux enfants rencontrés par les "clowns sans frontières", aux spectateurs de festivals burlesques ou bien arboré par de simples manifestants, de joyeux fêtards ou de généreux donateurs... ce nez de plastique a sans doute une fonction non négligeable en tant que signe de rattachement à un esprit carnavalesque et ludique. Mais le nez ne fait pas le clown ! Et son usage normalisé tend à dévitaliser ce personnage imprévisible et hors-normes.
    C’est plutôt le regard qui fait le clown, regard rencontrant d’autres regards, regard porté sur lui-même et sur le monde, regard inquiétant et complice, regard prolongeant un corps poétique et une humanité extériorisée. Suivez ceux qui, dans ces pages, rendent compte de multiples façons d’être clown et du chemin qu’ils ont pris avec celui qui est entré dans leur vie (comme le dit Catherine Germain). Leur recherche pour donner vie à ce personnage et le confronter au monde actuel est une aventure profonde et une ouverture car les clowns, à leur façon, sont des passeurs vers d’autres mondes possibles.
    Alors, quels clowns pour aujourd’hui ? Des clowns incarnant vraiment l’esprit clown, c’est à dire perturbateurs des choses établies et révélateurs des potentialités de vie.


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  • Repères

  • Les fondements du clown

    Du côté de la transgression

    par Elisabeth Fouquet-Demange

    Devant les différents signes qui semblent attester d’un retour en surface des pratiques clownesques, on peut se demander pourquoi cette réémergence ? A quelle demande ou besoin social correspond-elle ? C’est en partie à cause d’un manque de références contextuelles que l’on a réduit une pratique sociale et mouvante constituée de diverses pratiques clownesques qui se sont influencées, concurrencées et se sont adaptées aux contextes dans lesquels elles se produisaient, pour aboutir à une image réductionniste du clown déclarée universelle et unique. Afin de dépasser une méprise possible entre le clown figure fondamentale que l’on retrouve dans plusieurs civilisations, et son acception figée actuelle, nous parlerons de la catégorie des "comiques à résonance profonde" (Serge Martin) Ce travail cherche à comprendre et à définir ce comique à résonance profonde qui semble répondre à une demande sociale puisqu’il revient de manière rémanente dans l’histoire de notre culture, sous différentes appellations et formes, et qu’il se rencontre également dans d’autres cultures. Et, au-delà des différences culturelles, nous nous demanderons de quels fondements est constitué ce personnage ? Et pour répondre à quelle demande sociale ?
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  • Le clown et l’exercice critique aujourd’hui

    Entre art et technique

    Interveiw de Christophe Beslay par Pascale Gondebeaud

    Au delà de la formation ou de la création, l’essor actuel des pratiques d’intervention sur la scène sociale avec le personnage du clown interroge. La critique sociale dont le "fou du roi" était chargé, évolue dans sa nécessité, se diversifie dans ses formes et ses publics. Les clowns d’aujourd’hui en sont-ils les héritiers ou ont-ils abandonné leur fonction critique ? D’ailleurs, que représente le clown pour être autant diffusé aujourd’hui ? A quels besoins de la société répond-il ? Trouver le sens de cet intérêt que l’on porte au clown aujourd’hui, telle était ma mission de reporter de Culture clown. Christophe Beslay a accepté de donner son regard de sociologue sur cette évolution de l’image du clown.
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  • Le clown, victime de son succès ?

    par Bertil Sylvander

    Aujourd’hui, on rencontre des clowns partout ! Dans les entreprises, les rues, les hôpitaux, les manifs, sur les affiches, dans les magasines, à la télé, dans tous les stages possibles et inimaginables (clown et macramé, clown et menuiserie, clown et rangement de grenier, etc.), dans les séances de thérapie de tous poils, et même … dans les salles de théâtre et dans les cirques. Faut-il s’en réjouir ? Faut-il le regretter ? Je voudrais ici donner mon expérience de vieux routier du travail de clown, ayant dépassé le quart de siècle au service de ce personnage étrange, avec mes complices du Bataclown… Le clown a réellement un fond subversif, un regard décalé sur le monde, une attitude simplette et inattendue devant la réalité. Et on peut se réjouir de le voir surgir ainsi, au détour d’une manif, dans un bidonville du tiers monde, dans une prison, dans un lieu public, et même… dans une salle de théâtre ou un cirque (il y a redite, là, non ?). Né dans le XVI siècle élisabéthain en Angleterre, né de nouveau au XIX° siècle dans les cirques, né encore, tel Janus, dans les années 70 en France, au théâtre, avec Jacques Lecoq, ce personnage n’a sans doute pas fini de nous surprendre... Mon propos sera ici tout d’abord de présenter la question de la diffusion sociale de l’innovation-clown, puis de donner quelques pistes théoriques pour apprendre à vivre avec le phénomène, si ce n’est pour le conjurer.
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  • Formation

  • Être ou ne pas être clown

    Discerner la qualité

    Interview de Mario Gonzalès par Béatrice Forêt

    Comment s’y retrouver parmi la multitude de clowns qu’offre la mondialisation culturelle ? Qui peut se revendiquer comme "vrai clown" ? Mario Gonzalez s’exprime dans un langage direct, incisif, enthousiaste, relevé d’une saveur d’accent sud-américain. Comédien, metteur en scène et pédagogue originaire du Guatemala, Mario Gonzalez transmet l’art du comédien, du clown, du masque et de la commedia dell’arte dans de nombreux pays, particulièrement en Europe du Nord. Entre les excès de médiatisation du clown et ceux du protectionnisme, Mario Gonzalez cherche une voie d’équilibre et défend la liberté, la qualité et l’authenticité du clown : ce personnage peut se promener où il veut et être, simplement. "Tout dépend comment c’est amené". Et pour cela, il faut travailler et persévérer...
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  • Création

  • L’émergence d’un être porteur d’utopie

    La fonction poétique / politique du clown

    Interview de François Cervantès par Myriam Andréoletti

    François Cervantès
    François Cervantès
    François Cervantès est metteur en scène et fondateur de la Compagnie L’Entreprise... Une compagnie tout à fait entreprenante ! Sur le chemin de la création, depuis déjà 20 ans, avec comme dernières productions Le Sixième Jour, La Curiosité des Anges avec la présence émouvante d’Arletti clowne - ange (Catherine Germain). Aujourd’hui installée à Marseille, la compagnie est en création autour de la rencontre du trio Catherine Germain, Dominique Chevalier et Bonaventure Gacon. Des spectacles où le travail particulier du clown s’est fait à partir d’une recherche sur l’ange, l’essentiel étant la présence des êtres sur scène... Serait-ce l’avant de l’incarnation ? Pour nous ce fut donc évident de rencontrer François Cervantès, avec le désir de savoir ce qu’il pensait du clown aujourd’hui, de sa place, de sa fonction, de ce qu’il avait à dire... mais le maître mot de cet entretien fut sans doute : la liberté... La liberté qui donne au clown sa "non-place" !! Qu’a-t-il à dire ce clown ?? ...Et si l’on remplaçait "dire" par "porter" ?... Porter une utopie, porter des désirs... Voyons de plus près avec François Cervantès.
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  • Histoires de clown

    Le clown est entré dans ma vie

    Catherine Germain
    Catherine Germain

    par Catherine Germain

    Dans le prolongement de l’interview de François Cervantes, nous avons souhaité publier plusieurs textes de Catherine Germain extraits de "Histoires de clown" qui fut édité dans un programme de la Cie L’Entreprise. Depuis 1986, elle joue dans tous les spectacles de cette compagnie mis en scène par François Cervantes. Elle a aussi enseigné l’art du clown au Centre National des Arts du Cirque de Châlons de 1994 à 1996. Dans cette sorte de journal de bord, elle témoigne avec talent que l’arrivée du clown dans sa vie fut une expérience profonde et irréversible... (Les titres sont de la rédaction).
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  • L’art de l’exagération

    Dans la tradition des clowns muets

    Interview de Nola Rae par Laure Meaney

    Nola Rae dans
    "Exit Napoléon poursuivi par les lapins"
    Nola Rae dans "Exit Napoléon poursuivi par les lapins"
    Nola Rae est en tournée en France et en Europe, avec “Exit Napoléon, poursuivi par les lapins” et “Mozart Préposteroso”. D’abord connue du public Britannique pour ses talents de danseuse classique, la voilà clowne, et pas des moindres... De son travail avec Marceau elle garde le mutisme, de la danseuse elle garde le travail sur le corps et le mouvement... Fascinée par ce que le clown peut faire des grandes pièces tragiques, elle a une prédilection pour Shakespeare et un goût de l’absurde tout ce qu’il y a de plus British. Rencontre avec une amoureuse du silence dans tout ce qu’il peut exprimer, une traditionelle somme toute très moderne...
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  • Les paradoxes du spectacle clown

    L’acteur clown, la personne et son personnage

    par Odile Grippon

    Le clown et son spectacle : un travail de concertation auteur-acteur-personnage. Tel pourrait s’énoncer le paradoxe que rencontre l’acteur clown, lorsqu’il se confronte à la création. Autrement dit, la construction d’un spectacle de clown n’est-elle pas impossible et contradictoire avec l’essence même du personnage ? Un beau matin, je me lève avec l’idée somptueuse de créer un spectacle de clown ! Je vais le faire ; je veux le faire ! …Mais quelque chose me chiffonne, me trouble… Bon, on verra bien, je sais que c’est dur, mais j’y arriverai, c’est décidé ! Je m’y mets. D’abord l’impro, puis l’écriture… Pas si mal… Et puis tout à coup, plus rien, je me sens raplapla, je ne sens plus mon personnage. Où est donc passée Nitouche… Je sais, ça passera, c’est normal, tous les comédiens passent par là… Oui, les comédiens, mais les clowns, eux ? Ah, tiens, je n’avais pas pensé à ça : et les clowns eux, qu’en pensent-ils ? Comment le vivent-ils ? Ce qui me chiffonne en fait, c’est de brider Nitouche, de l’empêcher d’être, de vouloir à sa place… Est-ce vraiment possible qu’elle recouvre sa liberté quand moi, je connaîtrai le déroulement du spectacle par cœur ? Et comment y parvenir ? Comment écrire un spectacle pour elle ?
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  • Intervention

  • Avec les enfants en salle de soins

    Donner un langage au chaos

    par Nadine Pons

    De haut en bas :
    Titi, Roudoudou et Chocolat
    De haut en bas : Titi, Roudoudou et Chocolat
    Une équipe de soignants du Service d’hématologie pédiatrique du C.H.U. Arnaud de Villeneuve a souhaité que des clowns soient présents auprès des enfants lors des soins douloureux afin de diminuer le stress et l’anxiété qui rendent ces soins particulièrement difficiles. Acteurs-clowns intervenant depuis plusieurs années en pédiatrie au C.H.U, trois professionnels ont relevé ce défi : Thierry Duculty, Pierre Di Prima et Nadine Pons. Formés à l’accompagnement durant l’année 2004-2005, ils ont débuté cette pratique particulière à l’automne 2005. Les clowns ne sont pas seulement ces visiteurs que l’on connaît, allant de chambre en chambre à la rencontre des enfants hospitalisés. Ici, ils sont présents au cœur même de l’acte de soin, dans ce chantier humain qui mêle intensément les corps, les affects, les sentiments, les fantasmes, les relations... et la technique médicale. Les clowns, ces étonnants passeurs d’émotions et d’imaginaires, y ouvrent un espace de jeu et d’expression dont les enfants s’emparent volontiers. Ils inventent avec eux les fictions dont ils ont besoin pour donner sens à leur situation de petits malades. Les clowns, profondément porteurs d’enfance et de liberté, y font preuve d’une écoute rare et d’une créativité inspirée. Le risque d’être instrumentalisés par la "machine médicale" se présente sans doute mais leur capacité a rester sensibles, démunis, vivants, en prise avec le vécu des enfants, reste leur garantie. Et oui, les clowns d’aujourd’hui ne sont pas seulement les héritiers des Fratellini ou de Jacques Lecoq mais aussi ceux de Carl Rogers et de Winnicott !
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  • Interculturel

  • La transgression jubilatoire

    La voie du rire : entre chamans et clowns

    Interview de Kozana Lucca par Myriam Andréoletti

    Kozana Lucca
    Kozana Lucca
    Elle est encore sous le choc, sous l’émotion : un voyage en Asie, ce n’est pas rien ! C’est dépaysant, bouleversant, fort et parfumé comme du thé au ginseng !! Kozana Lucca est co-fondatrice du Centre International de la voix - le Roy Hart Théâtre - renommé pour son approche humaine de la voix. Chaque personne est considérée et encouragée à retrouver le plaisir du son et la liberté d’expression. Elle a roulé sa bosse dans le monde. Née en Argentine, ancrée depuis plus de trente ans dans les Cévennes, près d’Anduze, elle sillonne le globe pour amener la bonne "voix" plutôt que la bonne parole ! Artiste, animatrice, pédagogue, la voici cette année sollicitée en tant que "directeur théâtrrral" (comme elle le dit si bien avec son accent particulier et ses tournures de phrases délicieuses) en Asie : Corée du Sud, Japon et Chine. Elle fut conviée au B I P A F , le Busan International Performing Arts Festival, en Corée du Sud. Le thème ? Le rire ! Et comme elle travaille dans l’esprit du clown ; Kozana Lucca a su répondre au défi du rire en Asie ! Et cette spécialiste de la voix humaine a trouvé le passage de la transgression par la voie du clown !
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  • Périphérique

  • Nous sauver du risque d’inhumanité

    Ethique appliquée et pratique du clown

    par Florence Godoy

    Mon point de départ est le suivant : le clown ne serait-il pas l’incarnation d’une figure éminemment éthique ?! Et même un fervent pratiquant de celle-ci ! "Reconnaître le saltimbanque dans le philosophe permet de découvrir la proximité de ces deux générosités, ces deux façons de donner aux yeux de tous ce qu’on n’a pas, celle du philosophe et celle du clown. "Larvatus prodeo", a écrit Descartes, "Je m’avance masqué" - comprenons : je m’avance sur la scène du monde, comme étant le philosophe au masque, autrement dit, d’une certaine façon le clown. Descartes indique ainsi l’échangeabilité du clown et du philosophe : la figure du clown perce tout aussi bien sous le masque du philosophe que l’inverse." (R. Redeker1) L’éthique est pour moi un espace de réflexion, d’interrogation sur ce que je fais, et comment, et pour quoi. L’occasion de repérer l’écart entre ce que je vise et ce que je vis, et de le réduire autant que faire ce peut… Il m’importe aussi de pouvoir rester aux prises avec les réalités tout en prenant un certain recul. Dans cet esprit, interroger la pratique, mes pratiques. Et distiller la question du sens : à quoi cela sert-il ? Ou plutôt cela sert quoi ?
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  • Pris dans la toile

    Le clown instrumentalisé ?

    par Pascale Gondebeaud et Michel Terral

    Brigade de clowns
    Brigade de clowns
    A travers son nez rouge, véritable passeport et même passe partout, le clown serait-il devenu un symbole, une référence, un drapeau ? Cette forme d’universalité du clown tient-elle à son insignifiance première ? A sa non - dangerosité ?, A sa souplesse, sa capacité à être tout et n’importe quoi dans l’imaginaire collectif ? Ou bien à l’impact de son attention au monde qui caractérise le naïf, l’enfant, dont nous avons tant besoin aujourd’hui ? A qui profite-t-il le plus ? Objet ou sujet ? Instrument ou acteur ? Provocation ou subversion ? Quel chapeau lui fait-on porter ? "A la recherche de son propre clown" : une pratique expressive et artistique qui s’est développée dans les années 70.
    Clowns à l’église de la Trinité
    (New York)
    Clowns à l’église de la Trinité (New York)

    Aujourd’hui, la présence du personnage au nez rouge est presque de rigueur dans les catalogues de la formation et du développement personnel ou dans celui des arts de la rue, ou encore dans celui des événements festifs ou associatifs.
    La pratique du clown de théâtre a permis à chacun, professionnel ou amateur, d’apprivoiser et, pour certains, de s’approprier la scène théâtrale puis aujourd’hui la scène sociale, dans le mouvement général de la démocratisation de la culture post 68. Démocratisation ou banalisation ? De ce déferlement des possibles est née la multiplication des champs d’intervention du clown et des voies d’apprentissage vers ce personnage.
    Comment interpréter ce phénomène d’utilisation du clown ? Commençons d’abord par une rapide enquête en librairie et sur “la toile” (Internet). Nez vendeur, ingrédient commercial ou personnage de folie qui excuserait tout ? Ne le voit-on pas tour à tour clown activiste, clown rusé, calculateur, menteur, usurpateur, voire assassin... ? L’instrumentalisation du clown est-elle en marche ? Pour le savoir, partons en reconnaissance !


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