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L’innocence consciente du clown à l’hôpital

Vivre l’être là et le renouvellement

par Nadine Pons

Roudoudou (Nadine Pons) et Chocolat (Pierre Di Prima)
Roudoudou (Nadine Pons) et Chocolat (Pierre Di Prima)
A quoi correspond l’effet clown à l’hôpital ? Lors de mes dernières interventions, des liens entre formation et situation d’hôpital me sont apparus et j’ai eu envie de vous les faire partager. En ce moment, plusieurs enfants sont en soins palliatifs dans le service. Jeudi dernier, la petite princesse Sandra, 4 ans, est partie sur l’autre rive… Suivant les jours, l’air que nous respirons a le goût de la tristesse, de l’anxiété, de la souffrance, parfois le vent semble venir d’ailleurs, comme le vent du Sahara qui, à la fois, recouvre tout de son ocre et a le parfum de l’espoir, le goût de la vie, alors nous sommes prêts à rire, prêts à faire vivre autrement l’hôpital... Nous rencontrons souvent des familles dans l’angoisse, des enfants dans la colère ou le repli et, tout à côté, des familles en attente de vie, prêtes à provoquer les clowns et le rire, ce rire libérateur qui nettoie, revivifie et ré-anime. Les clowns arrivant dans le service s’imprègnent de ces affects et accompagnent, transforment… Ils sont tour à tour poétiques, musicaux, tristes, explosifs, décalés... Ils sont à la fois les fous du roi, les Pierrots de la lune, les magiciens, les petits princes de la rencontre... Alors, comment nous, les acteurs, nous y préparons-nous et comment en ressortons-nous ?