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Culture Clown n°20

Février 2013

Ouvrons des passages...
Dépassons les clivages !

  • Culture Clown n°20

    Février 2013

    Ouvrons des passages... Dépassons les clivages !

    SOMMAIRE n°20

    Édito : Le Clown, un ouvreur qui ne se laisse pas enfermer. Jean-Bernard BONANGE

    1. La liberté du clown

    • Protéiforme et libre. To be or not to be clown par Geneviève ARNAUD (Cie Monnaie de Singe)
    • Né rouge par Cédric AUBOUY (L’Ile logique)
    • Le clown a toutes les libertés… …à condition que ce soit drôle ! Interview de DIMITRI par Jean-Bernard BONANGE et Claire OUDART
    • Le clown fait ce qu’il veut. Derrière, il y a un acteur extrêmement lucide. Interview d’Heinzi LORENZEN par Geneviève ARNAUD

    2. Le clown, la parole et l’écriture

    • L’expressivité globale du clown. La parole, faux problème ? par Bertil SYLVANDER
    • La parole juste du clown. Habitée jusqu’au bout des orteils par Odile GRIPPON
    • Ne pas déclarer la guerre à l’écriture. Le clown, un chemin très personnel. Interview de François CERVANTES par Myriam ANDREOLETTI

    3. Le clown et le masque

    - Regards croisés sur le nez rouge

    • S’est-il dénaturé ? par Yves DAGENAIS
    • Fonction(s) du nez rouge par Marine DUFFAU
    • Nez de fêlés par Jean-Bernard BONANGE
    • Le clown, le masque, le burlesque. Ni cloisonner, ni diluer ! Interview de Serge PONCELET par Françoise DANO
    • Le clown, le masque et la flamme intérieure. Voyageurs sans clivages. Interview de Louis FORTIER et Sophie BRECH par Béatrice FORET

    4. Et en milieux de soins ?

    • Scène ou cirque ? L’hôpital autrement. Les clowns hospitaliers entre art et thérapie par Marine DUFFAU
    • Des clowns… thérapeutiques ? médicaux ? ou surtout rien de tout cela ! par Olivier-Hugues TERREAULT
  • Edito

    Jean Bernard BONANGE

    Décloisonner sans diluer

    L’histoire du Clown est faite d’ancrages successifs et de nomadisme. Tour à tour rattaché au théâtre, à la pantomime, au cirque, au cabaret… voici un personnage qui a parcouru les siècles en réussissant à traverser les frontières des pays mais aussi les cloisonnements des arts. Il a bien failli se figer, rançon de la gloire, en devenant la figure la plus populaire du cirque traditionnel, laquelle perdure aujourd’hui cantonnée au spectacle "jeune public" ou, pire, dans sa forme la plus stéréotypée d’amuseur pour anniversaires enfantins ou opérations commerciales.

    Mais le Clown ne se laisse pas enfermer ! Il a su rebondir et investir de nouveaux lieux et de nouveaux publics, faisant preuve d’une vitalité étonnante grâce à des acteurs et des actrices aux parcours diversifiés. Aujourd’hui, l’art du clown se déploie aussi bien dans le cirque actuel et sur les grandes scènes théâtrales que dans des festivals de villages, des centres de congrès, des chambres d’hôpital ou des camps de réfugiés…

    Au fil de ses 20 numéros, notre revue a toujours cherché à dépasser les clivages, parfois les ségrégations, qui ont cours dans le monde des clowns. Elle s’est intéressée aux pratiques artistiques qui constituent le champ du " clown contemporain ", que ce soit en spectacle, en intervention sociale ou en formation. Et pour cela, elle a rencontré une diversité d’artistes, metteurs en scène, formateurs, hommes et femmes, arborant ou non le nez rouge !

    Mais dépasser les clivages ne veut pas dire diluer l’art du clown. D’où notre questionnement constant sur ce qui fonde le Clown, sa spécificité, son "essence" *.

    Ce numéro rassemble à nouveau de précieux témoignages permettant de situer l’art du clown par rapport au burlesque, au jeu de masque et aux questions concernant le corps, la parole, l’écriture, la dramaturgie… Arrivés au Clown par des chemins variés, les auteurs convergent sur ce constat : incarner le clown confronte l’acteur aux exigences de cet art pluriel et, en même temps, à une exploration singulière de ce qui est clown en lui. Faire vivre son propre clown passe par la conquête d’une authenticité et d’une liberté de jeu où il s’agit d’allumer son humanité et d’ajuster ce que Louis Fortier nomme, plus loin, sa " flamme intérieure ".

    Transformer les différences en atouts

    En fait, dans la rythmique de " ce n’est qu’un début, continuons le combat ! ", " ouvrons des passages, dépassons les clivages ! " pourrait être le slogan de notre revue ! Une telle ouverture correspond bien à l’esprit du Clown qui sait bousculer les conventions et franchir les murs des exclusions, tel un ouvreur, un passeur, un relieur !

    En ce sens, souhaitons que chaque acteur qui se consacre au clown reprenne à son compte ce que dit le philosophe Patrick Viveret ** : "Je suis un passeur-cueilleur. Je cueille dans chacun des univers dans lesquels je vis les éléments de théorie ou de pratique qui seraient utiles ailleurs et je les aide à passer les murs. Cette mission de passeur-cueilleur vise finalement à transformer les différences, voire les divergences, en atouts." Le Clown nous ouvre ainsi à une puissante philosophie de vie.

    * Ce numéro prolonge en particulier le n°17 consacré à "l’archétype du Clown et la diversité des clowns".
    ** Dans le n°26 de Stradda, octobre 2012.


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  • 1. La liberté du clown

  • Protéiforme et libre

    To be or not to be clown

    par Geneviève ARNAUD (Cie Monnaie de Singe)

    Inès Raoult dans "Pénélope... what’s else ?"
    Inès Raoult dans "Pénélope... what’s else ?"
    Clown de théâtre, clown de cirque ? Parole, pas parole ? Nez, pas nez ? Ces questions sont elles vraiment intéressantes....? A mon avis, elles n’intéressent que les initiés. Toute forme d’expression est possible du moment que le personnage existe dans sa générosité, sa naïveté, sa curiosité, son engagement total à la situation présente, sa présence dans la relation au public.

    Contact : www.monnaiedesinge.fr


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  • Né rouge

    par Cédric AUBOUY (L’Ile logique)

    L’Ile logique
    L’Ile logique
    Le clown est un chaman, un guide sur le chemin de la spiritualité, il montre la voie de la sagesse et mène vers la lumière... Entre ses pieds ancrés dans les racines profondes et telluriques de la source du grand tout et ses mains tendues vers la légèreté aérienne de l’éternité du soleil et des étoiles, son corps s’étire comme un élastique en plastique jaune qu’on utilise pour refermer un paquet de nouilles entamé ou pour lancer des boulettes... ??? Nouilles et boulettes mystiques ? Oui. Contradiction ? Non. Enfin si, justement...

    Un clown, des équilibres... Perché en bas, enfoui là-haut.
    A la fois tout et rien, le clown est insaisissable car c’est sa nature même. Il connaît la règle pour la transgresser, il prend les chemins de traverse, il peut montrer la tristesse dans la joie, le contraire aussi, le clown est réversible. A la fois gentil et pas méchant ; lourd, léger ; grotesque et subtil ; rigoureux sensible ; solide et fragile ; grand petit, poète pouet...
    Il sait qu’il ne sait pas et ne sait pas qu’il sait. Tout ce qu’il approche est sacré. Il ne fait rien sans donner à son acte une importance particulière, ne néglige pas de respecter le négligeable... Il sacralise le commun... Vide-plein. Le vide est plein : quand il n’y a plus rien on revient à l’essentiel, au fondamental. C’est dans le vide qu’on puise l’énergie... Et le yin s’incruste un peu chez le yang... Comme des pâtes qui s’accrochent à la lune,à la bolognaise ou le contraire... Ça circule entre les deux.
    Deux niveaux toujours, être dans le : "ne pas être", ou le contraire, double je. Je n’est rien, souvent pauvre... Comme une sorte de dynamique qui tourne, un mouvement perpétuel... Alternance entre fiction et réalité, entre vrai et faux. La vie, c’est le déséquilibre entre le rien et le tout, les passages de l’un à l’autre, comme un clown qui tomberait debout... Et le clown se cache, on ne connaît pas de masque plus petit que le sien, masque qui démasque, la meilleure cachette est au milieu du nez....Autorisé à faire ce qui lui est interdit, le clown est systématiquement dans l’inversion, il franchit les limites pour en indiquer la présence. Jamais trop loin de la limite, sinon on ne sait plus qu’il l’a franchie. Une sorte d’élastique jaune qui revient toujours dans l’œil, une image retournée qu’on regarderait à l’envers... Le sage connaît le pas sage...


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  • Le clown a toutes les libertés…

    ... à condition que ce soit drôle ! - Interview de DIMITRI

    par Jean-Bernard BONANGE et Claire OUDART

    dimitri-famiglia
    Dimitri Famiglia
    Cela fait plusieurs années qu’à Culture clown nous souhaitions interviewer le grand clown suisse Dimitri ! Après une première tentative de le rencontrer en 2005 (il était alors membre du Jury du Festival de cinéma de Locarno et il n’avait pas eu le temps de nous recevoir), nous prenons rendez-vous à l’été 2012 (toujours pendant le Festival de Locarno). La rencontre a lieu chez lui, à Verscio, petit village tessinois, dans la cour de son théâtre et de ce magnifique lieu aux multiples facettes (voir le reportage dans le Bouillon de ce numéro). Il arrive avec son beau et immense sourire, sa célèbre coupe de cheveux toujours identique bien que la couleur ait évolué au cours des ans, vêtu d’une sobre et élégante chemise grise. Avant qu’il ne se prépare à aller sur scène, nous l’interrogeons sur le Clown, ce personnage qu’il incarne depuis 53 ans !

    Dimitri... clown ? mime ? musicien ? acrobate ? chanteur ?

    Dimitri est né à Ascona en 1935. Son père était sculpteur et peintre ; sa mère a confectionné des objets d’étoffe d’une grande poésie plastique. À l’âge de sept ans, Dimitri décide de devenir clown. Il entreprend un apprentissage de potier à Berne. Durant cette période, il prend des cours d’art dramatique, de musique, de ballet et d’acrobatie. À Paris il fréquente l’école de mime chez Etienne Decroux et puis devient membre de la troupe de Marcel Marceau. On le retrouve plus tard en Auguste aux côtés du clown blanc Maïss au Cirque Médrano.

    En 1959 il crée à Ascona son premier spectacle en solo. Aux spectacles devant son propre public suivent des tournées dans le monde entier (Europe, USA, Canada, Amérique latine, Australie, Chine, Japon). Il créera par la suite trois autres spectacles en solo (Porteur, Teatro, Ritratto). A côté de cela, il dessine, peint et chante des chants populaires… En 1970, 1973 et 1979, il part en tournée avec le Cirque National Suisse Knie ; durant l’hiver 1985/86, il fait aussi une saison au Big Apple Circus, à New York.

    En 1971, à l’aide de sa femme Gunda, il fonde le Teatro Dimitri à Verscio, puis, en 1975, la Scuola Teatro Dimitri et en 1978 la Compagnia Teatro Dimitri, pour laquelle il crée toujours de nouveaux spectacles. En 2000 suit l’ouverture du Museo Comico, équipé par Harald Szeemann. En 2010, pour ses 75 ans, il s’offre un « parc aux clowns », sis juste à côté de son école-théâtre et, en 2012, la « Casa del clown », véritable centre de l’humour. Aujourd’hui encore, Dimitri est considéré un des plus brillants clowns.
    Contact : www.clowndimitri.ch


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  • Le clown fait ce qu’il veut

    Derrière, il y a un acteur extrêmement lucide - Interview d’Heinzi LORENZEN

    par Geneviève ARNAUD

    Heinzi Lorenzen
    Heinzi Lorenzen
    Ma rencontre avec Heinzi Lorenzen remonte à presque deux ans. J’étais allée voir son spectacle "Kluntet" dans l’idée de faire un article. Il n’y eut pas d’article mais une rencontre qui nous a amenés à échanger sur la spécificité de la construction d’un spectacle clown. C’est naturellement que j’ai pensé à lui en qualité de clown et pédagogue clown pour parler de ce qui distingue le clown des autres arts de la scène.

    Heinzi Lorenzen

    Amené vers le clown par Jacques Lecoq, Alain Mollot et Pierre Byland. Il fait ensuite le tour du monde avec le Footsbarn Travelling Theater Company de 1992 à1999. Après avoir travaillé avec le Collectif des clowns de Marseille de 2002 à 2003, il intègre la Maison des Clowns de 2004 à 2009 et le cirque Zanzibar en 2007. En 2008, il créé « KLUNTET » son solo de clown avec la complicité d’André Riot Sarcey et Aymeri Suarez Pazos. Il est clown, depuis 2009, au cirque Cahin Caha et dans le projet 777 de l’Apprentie Cie. Responsable pédagogique du FRACO (formation burlesque et clown) de 2004 à 2008. Il est intervenu auprés des élèves du CNAC et donne également des stages AFDAS à la Cascade et au Samovar à Paris. Depuis 2010 il a entamé une collaboration autour du clown avec Alain Reynaud à la Cascade.
    contact : www.lacascadeclownet cirque.fr


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  • 2. Le clown, la parole et l’écriture

  • L’expressivité globale du clown

    La parole, faux problème ?

    par Bertil SYLVANDER

    Bertil Sylvander (Bataclown) dans
    "Le Récital"
    Bertil Sylvander (Bataclown) dans "Le Récital"
    Aujourd’hui, quand on veut aller voir un spectacle de clown au théâtre ou au cirque, on n’a vraiment que l’embarras du choix ! Situation historiquement nouvelle, pour nous au Bataclown, qui sommes devenus maintenant des anciens habitants de la nouvelle planète des clowns (!)… Car tel n’était pas le cas dans les années 70 et 80, où il fallait les chercher, les clowns ! Et la première chose qu’on peut remarquer, c’est que cette abondance de spectacles s’accompagne d’une énorme diversité des personnages, des imaginaires, des conceptions théâtrales, des types de créations, de mises en scène et de dramaturgies… si bien que toute tentative de normaliser, de réduire, de modéliser se heurterait irrémédiablement à l’échec.

    Et pourtant, en regard de cette diversité, on peut parfois entendre dire, ici ou là, qu’" un bon clown ne doit pas parler ". Voilà qui est bien affirmatif et qui mérite réflexion ! Ce sera le point de départ de cet article.


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  • La parole juste du clown

    Habitée jusqu’au bout des orteils

    par Odile GRIPPON

    Une irrésistible envie d’écrire au sujet de la parole du clown. Le pourquoi ? Le voici : Un stage démarre. 1 er solo : la parole est absente, la voix même est absente, comme si l’acteur était muet ; le corps, lui, parle, il sent, s’étire, se contracte, s’emballe, se densifie… 1 er , 2 e duo : la parole arrive, débridée, sauvage, elle explose sans retenue, se répand, occupe l’espace en 3D ; le corps s’immobilise et plonge dans l’oubli...

    Comment la voix peut-elle se laisser entendre avant même que les mots ne surgissent ? Comment peut-elle faire partie intégrante du corps ? Comment le corps peut-il poursuivre son existence accompagné des mots ? Quelle est cette difficulté d’articulation entre le mouvement et le verbe ? Entre le langage du corps et celui de la tête ? Par quel bout commencer ? La tête ? Le corps ? Et pour arriver où ? A l’autre bout ? Lequel des deux bouts serait le bon pour démarrer et lequel pour terminer ? Ma préoccupation pourrait bien être de réunir "la tête et les jambes" tout simplement !

    Et puis j’ai lu sur le clown, le fou du roi, le rire, l’humour... Compliqué ce sujet : comment ne pas parler pour ne rien dire ? Allez j’y plonge, je m’y jette… silence.


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  • Ne pas déclarer la guerre à l’écriture

    Le clown, un chemin très personnel - Interview de François CERVANTES

    par Myriam ANDREOLETTI

    François Cervantes (Cie l’Entreprise)
    François Cervantes (Cie l’Entreprise)
    Après une première rencontre en 2006, nous avions à cœur de ré-interroger François Cervantès de la Compagnie L’Entreprise à Marseille. Auteur et metteur en scène, directeur artistique, il est fondateur de la compagnie en 1986 avec Catherine Germain et Dominique Chevalier. « L’écriture a toujours été la colonne vertébrale de mon travail... Si j’ai ressenti la nécessité de créer une compagnie, c’était pour entreprendre une recherche sur les déchirures et les liens entre le corps et le verbe, entre tradition et création. »

    Aujourd’hui, onze spectacles ont été créés et neuf artistes font partie de l’aventure. Vous vous souvenez peut-être du « 6 ème jour » avec Catherine Germain (Arletti) ? Ou plus récemment « Les Clowns » avec Catherine Germain, Dominique Chevalier et Bonaventure Gacon ? Ils ont dû passer par chez vous !

    Arletti, Le Boudu et Zig dans "Les clowns"
    Arletti, Le Boudu et Zig dans "Les clowns"

    François Cervantès est un amoureux du théâtre, il aborde la forme du clown pour des raisons théâtrales, avec le souci constant de la ramener au théâtre. Il a, dit-il, une curiosité qui l’emmène vers des endroits extérieurs au théâtre mais dans l’idée d’élargir, ou de renforcer, ou de mieux comprendre le théâtre, à savoir comment l’adapter au monde d’aujourd’hui. Même s’il a, à un moment de sa vie professionnelle, abordé le cirque en tant que formateur au Centre National du Cirque de Châlons, il se situe dans le théâtre.

    François Cervantès

    Auteur, metteur en scène. Après une formation d’ingénieur, François Cervantès étudie le théâtre à l’Espace acteur de Paris puis à Montréal auprès d’Eugène Lion. Il écrit pour le théâtre depuis 1981. Il est également auteur de nouvelles, de romans, et de textes critiques. En 1986 il crée la compagnie L’entreprise, et en assure la direction artistique.

    François Cervantès a travaillé avec d’autres équipes : Le Cirque Plume (1993), artistes bangali à Dacca, (Bengladesh 1989), La Compagnie L’oiseau Mouche (Lille 1993), Jean-Marie Adrien, chef d’orchestre, Festival Musica, (Strasbourg 1993), La 6 e promotion du Centre National des Arts du Cirque (Châlons en Champagne 1994), Le Cirque Désaccordé (Gap 2001), la compagnie Bal Jeanne Mordoj (2010). En 2008, il co-écrit avec Catherine Germain le livre Le clown Arletti vingt ans de ravissement qui témoigne de la collaboration insolite, entre un auteur et une actrice autour du clown Arletti.
    contact : www.compagnie-entreprise.fr


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  • 3. Le clown et le masque

  • S’est-il dénaturé ?

    Regards croisés sur le nez rouge

    Par Yves DAGENAIS (CRAC, Montréal)

    Inès Raoult (G. Arnaud) dans "Pénélope... what’s else ?"
    Inès Raoult (G. Arnaud) dans "Pénélope... what’s else ?"
    Il est maintenant partout. Il est de toutes les couleurs. Tout le monde le porte. Sur le nez entre autre, mais aussi dans le sac à main (toujours pratique d’en avoir un sur la main), dans les grandes manifestations et même dans l’espace.
    Inès Raoult
    Inès Raoult

    On l’utilise pour mousser la publicité d’un événement, d’un produit. Il est utilisé sur la scène, dans la sciure, dans les hôpitaux, chez les vieux… On use des trucs les plus sophistiqués pour le faire tenir sans le petit élastique blanc, avec les colles les plus adhésives, on les fabrique en série, ou de manière artisanale. Nez en mousse, en caoutchouc, recyclés d’un bouchon de bouteille de coca, de jus de raisin ; rond, carré, long, court, il représente surtout le personnage qui me fascine le plus : le clown.
    contact : www.cracclown.com


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  • Fonctions du nez rouge

    Regards croisés sur le nez rouge

    Par Marine DUFFAU (doctorante en arts du spectacle)

    Alors que, pour certains, la question du nez du clown ne se pose pas – cet attribut semble intrinsèquement lié à ces artistes issus des milieux circassiens et théâtraux – pour d’autres, il semble susciter une réelle réflexion et poser une interrogation quant à ses origines et sa fonction. Dans l’imaginaire collectif, le clown ne naît pas sans nez ; pourtant il semblerait qu’à ses origines, bien qu’elles demeurent difficiles à déterminer aujourd’hui encore, ce masque ne faisait pas partie intégrante de son costume. Alors d’où vient-il ? Comment cette petite boule rouge a-t-elle fini par marquer les esprits au point de se caractériser comme le trait définitoire de ce personnage si ancré dans notre culture occidentale ?
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  • Nez de félés

    Regards croisés sur le nez rouge

    Par Jean-Bernard BONANGE (Les clownanalystes du Bataclown)

    Les Clownanalystes du Bataclown
    Les Clownanalystes du Bataclown
    Le nez rouge est un mini masque transformant la physionomie de l’acteur et, donc, le posant « autre » à ses propres yeux et aux yeux des autres. Mais ce mini masque n’est pas seulement un nez sur-accentué : il est rouge et gonflé, on pourrait dire turgescent. Il est le signe du clown, et plus précisément de l’Auguste dans la tradition du cirque, mais il est aussi le symbole d’un personnage « sanguin », c’est à dire allumé, ivre, chaud, affectif, expansif, excessif... bref manquant de tenue et de fiabilité, et plutôt éloigné du modèle de l’adulte normalisé.

    En intervention sociale, le nez rouge est pour nous une sorte de passeport diplomatique : il nous garantit l’immunité dans notre transgression parodique. Que nous soyons perçus comme inquiétants, dérangeants, charmants ou désopilants, ce passeport nous confère le statut de « fêlés » empathiques et poétiques, de ceux qui « laissent passer la lumière », selon Michel Audiard ! C’est en ce sens que nous donnons beaucoup de valeur à nos nez rouges (qui sont de préférence en cuir ou en bois).
    contact : www.bataclown.com


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  • Le clown, le masque, le burlesque

    Ni cloisonner, ni diluer ! - Entretien avec Serge Poncelet (Théâtre Yunqué)

    Par Françoise DANO

    Zakouski ou La vie Joyeuse (Théâtre Yunké)
    Zakouski ou La vie Joyeuse (Théâtre Yunké)
    Qui a travaillé avec Serge Poncelet, considéré comme " un maître du burlesque ", ne sera pas étonné que Culture Clown sollicite celui qui a été comédien au Théâtre du Soleil dirigé par Ariane Mnouchkine, acteur au théâtre et au cinéma et qui a signé nombre de mises en scènes. D’autant plus qu’il est aussi depuis plus de 20 ans un formateur et un pédagogue, à la fois en jeu burlesque, jeu masqué (commedia et balinais) et en jeu clownesque. Alors je l’ai interrogé pour tenter d’identifier chaque registre tout en décloisonnant la création artistique. Sa réponse a été claire : dépassons les clivages… mais pas n’importe comment !



    Serge PONCELET, comédien, formateur, auteur, metteur en scène.

    Diplômé de l’Institut National Supérieur Arts du Spectacle (INSAS) à Bruxelles en 1981. Il travaille Arlequin avec Ferruccio Soleri (Piccolo Teatro de Milan), joue dans plusieurs productions au théâtre, à la télévision et au cinéma. De 1983 à 1991, comédien au Théâtre du Soleil dirigé par Ariane Mnouchkine. Nombreux rôles dans les spectacles " Les Shakespeare", "L’histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge" (rôles de Pol Pot, Kis-singer), "L’Indiade" de H. Cixous, " La Nuit miraculeuse" film, "Les Atrides" d’Eschylle et Euripide.
    En 2002, il adapte et joue JeKill d’après Stevenson au Festival des Arts Forains de Namur. En 2006, il joue le rôle de Créon, avec masque, dans "Thébaïde ! Fils d’Oedipe". Il a signé différentes mises en scène en Europe dont "Holzwege" (clown), "QuiQuoiOù" (burlesque), "Juste un cri" dont il est également auteur et "Crime et Châtiment" d’après Dos-toïevski, dans une version privilégiant les codes de jeu burlesque, très remarquée à Paris et au Festival d’Avignon 2004. En 2009, il a mis en scène "Macbeth" de Shakespeare où il joue le rôle titre. A partir de 1991, il est également pédagogue et directeur de stages sur l’acteur à Paris (Théâtre Yunqué, Maison du Geste et Image, Ecole Le Samovar), au Conservatoire de Noisiel, à Lille, Arras, Villeneuve d’Ascq, Bruxelles, Acadé-mie Internationale d’Eté, Charleroi, Tournai, Utrecht (Inst. d’Art Dramatique), Istanbul (Inst. Français), Rio de Janeiro (Th. Ziembinski), Porto Rico (Inst. Cultural).
    contact : www.yunque.fr


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  • Le clown, le masque et la flamme intérieure

    Voyageurs sans clivages - Interview de Louis Fortier et Sophie Brech
    (Théâtre Fools and Feathers)

    Par Béatrice FORET

    Théâtre Fools and Feathers
    Théâtre Fools and Feathers
    Les clivages ? Ils ont vite appris à vivre avec, à puiser dans les richesses que recèlent les différences, et pour cause : Sophie Brech est anglaise, Louis Fortier est québécois, ils vivent et créent ensemble en France depuis 15 ans. De la Corée à l’Iran, en passant par la Bosnie, ils sillonnent la planète en tant que comédiens, metteurs en scène, ou formateurs. Ils ont traversé les univers de Jacques Lecoq, Mario Gonzalez, Omar Porras, et leurs personnages de clowns ont des aïeuls tant chez Shakespeare que chez Laurel et Hardy.

    Si le clown est l’as de coeur de leur jeu théâtral, ils aiment aussi voyager dans d’autres masques, ou d’autres aventures scéniques. Ce qui relie, pour eux, toutes ces pratiques de l’acteur : la flamme à l’intérieur de lui, dont il va régler différemment l’intensité, selon les personnages qu’il incarne, le clown se situant sur l’échelle des extrêmes.

    contact : http://theatrefoolsandfeathers.com


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  • 4. Et en milieux de soins ?

  • Scène ou cirque ? L’hôpital autrement

    Les clowns hospitaliers entre art et thérapie

    Par Marine DUFFAU (doctorante en Arts du spectacle)

    A l’hôpital Val d’Hébron de Barcelone
    A l’hôpital Val d’Hébron de Barcelone
    D’où viennent les clowns intervenants hospitaliers ? Notre culture européenne nous renvoie aux représentations clownesques des cirques voire des théâtres. Comment ce personnage a-t-il évolué au point de s’insérer dans des sphères sociales desquelles il semblait à première vue déconnecté ? Enfin, quelles sont ses fonctions et attributs ?

    Pour mieux saisir l’évolution de ce "Nouveau Clown" (puisqu’il a été identifié ainsi) et comprendre son positionnement, nous nous attacherons à effectuer un bref retour historique sur son parcours, puis à définir quelques modèles d’intervention, issus de travaux de terrain et retours d’expérience, et enfin, à analyser ce positionnement dans un tel contexte de soins.
    Contact : www.doyoubuzz.com/marine-duffaul


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  • Des clowns... thérapeutiques ? Médicaux ?

    Ou surtout rien de tout cela !

    Par Olivier-Hugues TERRAULT

    En octobre 2011, un événement important a eu lieu dans le monde des clowns d’hôpital… ou devrions-nous dire des clowns médicaux ? ou des clowns thérapeutiques ? ou des clowns-docteurs ? ou des clowns relationnels ? ou des clowns-thérapeutes ou des clowns en milieu de soins ? ou des hôpi-clowns !? ou bien des !?!?

    Peu importe !! À Jérusalem, a eu lieu la première conférence internationale d’une aussi grande importance, à ma connaissance, intitulée « Medicine and Medical Clowning » 1 . Cette rencontre très réussie fut l’initiative des Dream Doctors d’Israël dans le cadre des célébrations de leur 10 e anniversaire, afin de faire connaître leur travail et leurs réalisations, d’ailleurs remarquables en une si courte existence. Nous sommes nous aussi, chez Jovia, pas peu fiers d’être rendus à dix ans d’existence cette année. Anciennement appelée Dr Clown, Jovia est maintenant le nom de la compagnie qui permet des programmes en milieu hospitalier (sous le nom de Dr Clown) et en résidences de personnes âgées (sous le nom de La Belle Visite).


    Olivier-Hugues Terreault

    Cofondateur de Jovia (Canada) depuis 2002 et clown depuis 1987. Artiste professionnel ayant une formation en théâtre, en conte et en clown, il est clown depuis 1987 et devenu clown thérapeutique en 2000 dans le but de joindre son art à une pratique sociale. Il a travaillé avec Bataclown sur « le clown et l’intervention sociale » dans le cadre des programmes de formation à Jovia.


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