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Le Clown et le changement social

Clown, ferment ou reflet ? Ou les deux ?
par Bertil Sylvander

Tout le monde sent bien que la société change. Par rapport à l’après-guerre, la société actuelle peut sembler à la fois plus violente et plus créative, moins confiante dans les institutions, plus précaire, plus internationale et plus inventive, plus ouverte aux différences. Eh bien, c’est dans cette société contemporaine que s’est développé le clown du même nom1 ! Bien sûr, on peut penser que rien ne change vraiment : aux seigneurs du moyen âge ont succédé les grands patrons, eux-mêmes supplantés par la haute finance. Faut-il alors dire comme le Guépard à son neveu Tancredi : "Il faut que tout change, pour que rien ne change" ? Et pourtant, le changement social est un concept central en sciences sociales ! Pour expliquer l’évolution des rapports sociaux et des mœurs, chaque théorie avance ses hypothèses : rôle de l’innovation, des crises, des stratégies individuelles ou de groupes professionnels, de la lutte des classes, etc... Dans ce contexte, le développement du clown contemporain est-il un ferment du changement (c’est-à-dire qu’il le favoriserait) ? Ou bien en est-il plutôt un reflet (il serait le résultat des changements sociaux) ? Ou les deux ? Je me propose ici d’apporter une lecture sociologique à la question de savoir comment le clown s’inscrit dans les changements sociaux, en partant de certains traits de caractères que nous lui connaissons.