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Les clowns risquent-ils de nous infantiliser ?

Etat d’enfance et jeu paradoxal

Jean-Bernard BONANGE (Bataclown)

Pissenlit (J.B.Bonange)
et Rosalie (C. Rosier) au Congrès National des rééducateurs (Metz, 2010)
Pissenlit (J.B.Bonange) et Rosalie (C. Rosier) au Congrès National des rééducateurs (Metz, 2010)
A l’occasion d’un récent séjour au Québec, j’ai découvert une polémique médiatique à propos de l’image et de la fonction des clowns. Les considérant sous l’angle le plus stéréotypé de stupides amuseurs d’enfants, certains dénonçaient violemment leur introduction dans les Maisons de retraite en les suspectant d’y infantiliser les "aînés". Comment se défaire d’une telle image et prendre le contre-pied d’un tel risque ? Sans doute en mettant en valeur ce qui, justement, se trouve au cœur de l’archétype du clown : le jeu insolent et libre de l’enfant. L’histoire et les pratiques actuelles du clown montrent en effet le profond rattachement de ce personnage à l’état de jeu et à l’état d’enfance , mais cela ne veut pas du tout dire qu’il soit "infantile" ou "infantilisant" ! D’ailleurs, nombreux sont les artistes qui ont témoigné de cette mystérieuse part d’enfance comme moteur de création. Et nous, nous savons que plonger aux sources de l’enfance (et de notre enfance singulière) est un passage essentiel pour devenir "clown" et pouvoir incarner son regard poétique sur le monde.