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Le clown, victime de son succès ?

par Bertil Sylvander

Aujourd’hui, on rencontre des clowns partout ! Dans les entreprises, les rues, les hôpitaux, les manifs, sur les affiches, dans les magasines, à la télé, dans tous les stages possibles et inimaginables (clown et macramé, clown et menuiserie, clown et rangement de grenier, etc.), dans les séances de thérapie de tous poils, et même … dans les salles de théâtre et dans les cirques. Faut-il s’en réjouir ? Faut-il le regretter ? Je voudrais ici donner mon expérience de vieux routier du travail de clown, ayant dépassé le quart de siècle au service de ce personnage étrange, avec mes complices du Bataclown… Le clown a réellement un fond subversif, un regard décalé sur le monde, une attitude simplette et inattendue devant la réalité. Et on peut se réjouir de le voir surgir ainsi, au détour d’une manif, dans un bidonville du tiers monde, dans une prison, dans un lieu public, et même… dans une salle de théâtre ou un cirque (il y a redite, là, non ?). Né dans le XVI siècle élisabéthain en Angleterre, né de nouveau au XIX° siècle dans les cirques, né encore, tel Janus, dans les années 70 en France, au théâtre, avec Jacques Lecoq, ce personnage n’a sans doute pas fini de nous surprendre... Mon propos sera ici tout d’abord de présenter la question de la diffusion sociale de l’innovation-clown, puis de donner quelques pistes théoriques pour apprendre à vivre avec le phénomène, si ce n’est pour le conjurer.