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Rire pour ne pas pleurer

Le clown de rue en Colombie

Ana Milena VELASQUEZ ANGEL (Professeur à la Faculté d’arts de l’Université d’Antioquia, Medellin, Colombie)

En Colombie, l’artiste ou la personne qu’on appelait" clown" était bien différent des clowns du reste du monde. Cela fait à peine une vingtaine d’années que la mutation est en cours. Dans notre pays, la renaissance du clown est à la fois une possibilité de revalorisation du langage comique et poétique de l’artiste et un antidote à la douleur à travers le rire qu’il véhicule chez le spectateur.

La fonction qu’exercent les clowns dans le monde contemporain paraît tout à fait nouvelle dans notre société. Cependant, elle marque une renaissance dans la culture colombienne. Au cours de l’histoire, l’humour et la capacité de rire sont des caractéristiques de la culture colombienne. L’histoire sociale et politique en Colombie est très marquée par la mort, la guerre et l’inégalité sociale. La mort est un acte quotidien de destruction de la communauté. Le rire a une fonction sociale très importante face à cette réalité et il constitue une possibilité de liberté grâce à son pouvoir de communiquer et de dénoncer. Il est vu comme un rite cathartique dans la culture colombienne, et l’humour comme un acte de libération de l’homme pris dans cette réalité violente.