Delphine CEZARD
Pour beaucoup, le clown représente la figure emblématique du cirque. Cette prise de position intellectuelle, volontaire ou non, les pousse à considérer le clown comme étant en voie de disparition et à négliger l’arrivée des nouvelles formes de clowns, issues du renouveau social et culturel des années 1970. En effet, les clowns aujourd’hui sont multiples et investissent de nouveaux territoires, notamment publics, qu’il s’agisse de la rue ou de l’hôpital.
Qu’est-ce que cette nouvelle perspective de travail et de jeu signifie-t-elle ? Que traduit cet engouement pour de nouveaux espaces ? Quels enjeux sociaux et artistiques peuvent être mis au jour à partir de ce constat ?
La créativité des nouveaux clowns, nécessaire à leur travail créateur, peut être bridée par les enjeux du monde de l’art ou de l’esthétique qu’il défend, mais aussi du contexte dans lequel il intervient. La négociation en tant que principe de création des clowns a fini par être encadrée d’un ensemble de conventions. Ces codes, qui permettent aux clowns de trouver un espace d’investigation et de créativité propice à leur travail, peuvent cependant agir comme un carcan duquel les clowns, pour innover réellement, ont parfois besoin de s’émanciper.
* BECKER Howard S. Les Mondes de l’art . Paris : Flammarion, 1988, 375 p., p. 312.