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Nous sauver du risque d’inhumanité

Ethique appliquée et pratique du clown

par Florence Godoy

Mon point de départ est le suivant : le clown ne serait-il pas l’incarnation d’une figure éminemment éthique ?! Et même un fervent pratiquant de celle-ci ! "Reconnaître le saltimbanque dans le philosophe permet de découvrir la proximité de ces deux générosités, ces deux façons de donner aux yeux de tous ce qu’on n’a pas, celle du philosophe et celle du clown. "Larvatus prodeo", a écrit Descartes, "Je m’avance masqué" - comprenons : je m’avance sur la scène du monde, comme étant le philosophe au masque, autrement dit, d’une certaine façon le clown. Descartes indique ainsi l’échangeabilité du clown et du philosophe : la figure du clown perce tout aussi bien sous le masque du philosophe que l’inverse." (R. Redeker1) L’éthique est pour moi un espace de réflexion, d’interrogation sur ce que je fais, et comment, et pour quoi. L’occasion de repérer l’écart entre ce que je vise et ce que je vis, et de le réduire autant que faire ce peut… Il m’importe aussi de pouvoir rester aux prises avec les réalités tout en prenant un certain recul. Dans cet esprit, interroger la pratique, mes pratiques. Et distiller la question du sens : à quoi cela sert-il ? Ou plutôt cela sert quoi ?