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Culture Clown n°9

Mars 2005

Semeurs de rire

  • SOMMAIRE

    Mars 2005

    Semeurs de rire

    SOMMAIRE n°9

    Edito : Questions siamoises. Le personnage, l’acteur et le rire. (J.B. Bonange)

    Repères

    • Le rire malgré lui. Chute et dénouement. (S. Martin)
    • Le rire de l’exubérance. Ou le cowboy et le mexicain. (B. Sylvander)
    • Le paradoxe du clown. La fonction grotesque et libératoire du clown. (A. Barrillon)

    Intervention

    • Rire du miroir des émotions. Electrons libres pour assemblées sérieuses.
      Interview de Charles Gimat et Marie-Christine Rosier. (J. Martinez)
    • C’est pour de rire... et pour de vrai. (J.B. Bonange)
    • Témoignage sur le vif. (T. Letellier)

    Création

    • L’art de faire rire. Quand Buten joue Buffo.
      Interview de Howard Buten. (M. Andréolletti)
    • Clown entre échec et exploit. Rire de son combat.
      Interview de Frank Dinet (Théâtre du Samovar) (O. Grippon)
    • Rire là où le clown nous touche. (O. Grippon)
    • Le moment juste. Le sens de l’humour et de l’inattendu.
      Interview de Jean-Marie Combelles. (P. Gondebeaud)

    Formation

    • Le travail d’acteur comique. Les déséquilibres de la vie quotidienne.
      (M. Vandepoel)
    • L’acteur extrême. Clown au profond de son corps.
      Interview de Sylvie Bitterlin (Cie du Passeur) (L. Meaney)

    Interculturel

    • Un noyau commun de rire ? Entre Inde et France.
      Interview de Pankaj Sharma (B. Forêt)

    Périphérire

    • Le rire en psychothérapie. Le propre de l’homme : ses faiblesses. (J.P. Klein)
    • Des ateliers pour rire. Retrouver l’enfant rieur. (J. Massard)
  • Edito

    Questions siamoises - Le personnage, l’acteur et le rire

    Et tout d’abord, quelques citations... Des “classiques” Au cours des siècles, bien des hommes sages ont dit des choses profondes sur le rire : comme quoi il est éternel, intemporel et trans-culturel... ! La Bruyère : "Il faut rire avant que d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri." César : "Méfiez-vous des gens qui ne rient jamais : ce ne sont pas des gens sérieux". Chamfort : "La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’ a pas ri." Cocteau : "La faculté de rire aux éclats est preuve d’une âme excellente". Paolo Doss : "Faire rire ce n’est rien, faire rire c’est ETRE". Léautaud : "On rit mal des autres quand on ne sait pas rire de soi-même”. Rabelais : "Le rire est le propre de l’Homme”. Achille Zavatta : "Faire rire c’est bien, aider les autres à rire plus, c’est encore mieux".

    Reconnaissons-le, le rire est tendance ! Tout en faisant l’objet de nombreuses recherches universitaires, il est devenu la tarte à la crème (!) des médias, télés et DVD qui servent du comique à la louche, du bon et de l’indigeste… La question de la fonction du rire est donc d’actualité. Et elle est incontournable quand on s’intéresse au personnage du clown qui, depuis le 16ème siècle, est rattaché au rire, même s’il provoque d’autres réactions contrastées.

    Deux questions siamoises parcourent ce numéro de Culture Clown.

    Pourquoi les clowns font-ils rire ? Cette première question nous place plutôt du côté des spectateurs et des émotions ressenties lors de la

    rencontre avec ces personnages décalés. Encore une fois, au fil des pages, se dessine la nature même du clown, attachante et dérangeante à la fois. Et comme le rappelle Serge Martin en ouverture du dossier, quand nous le trouvons comique, le clown - en tant que personnage - ne cherche pas à provoquer le rire : ce n’est pas son but ! Il fait rire malgré lui.

    Comment les clowns font-ils rire ? La seconde nous place plutôt du côté des acteurs qui donnent vie aux clowns. Comment assument-ils leur place de semeurs de rires que

    ce soit en spectacle ou en intervention sociale ? Certes, leur rapport au public produit toute une palette d’émotions, mais le rire reste bien un élément manifeste de leur réussite en tant qu’acteurs. Leurs propos dans ce dossier montrent qu’ils y veillent particulièrement et qu’ils développent des compétences dans l’art de faire rire. Elles relèvent simultanément du jeu de la construction (le "moment juste" dit J-M. Combelles) et du jeu de l’authenticité ("être crédible" dit Howard Buten).

    Mais si les acteurs-clowns récoltent les rires, c’est surtout en cultivant l’esprit clown en eux - qu’il ait la couleur du ratage, du burlesque, de l’humour, de l’absurde, de la

    poésie, du “jeu dans le jeu” ou de la dénonciation… Car le clown est un inadapté qui fait aimer la difficulté de vivre. Et comme le dit Blondel1, "Le rire naît de la représentation inadaptée d’une inadaptation" ! Plusieurs articles en témoignent, l’esprit clown se trouve beaucoup dans une certaine façon d’être et, en particulier, dans un certain état corporel, entre déséquilibre et état de grâce, que la formation cherche à développer.

    Avec les clowns, miroir vivant de nos malheurs, le monde peut nous sembler moins triste. Antidote de la gravité, ces drôles de personnages nous apprennent précisément à nous libérer de la pesanteur, de toutes les pesanteurs. Et si, de la sorte, ils préfèrent prendre le risque de l’envol plutôt que celui de la mort, ils seraient bien capables de nous faire mourir de rire


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  • Repères

  • Le rire malgré lui

    Chute et dénouement

    par Serge Martin

    Nous sommes heureux d’ouvrir ce dossier avec la parole de Serge Martin qui fut une sorte de parrain lors de la naissance de Culture clown et reste pour nous un maître discret et attachant. Acteur, metteur en scène, auteur, formateur, il transmet la passion du théâtre de par le monde, en particulier en puisant aux sources du jeu d’acteur : les Bouffons, le Fou, le Clown. Son regard sur le clown dépasse les clivages formels - cirque / théâtre / rue, avec / sans nez rouge - pour s’attacher à ce que nous appelons le clown générique. Pour lui, la présence du clown est précieuse dans un monde qui tourne à vide Vivant le tragique de la condition humaine, ce personnage a l’étonnante ressource d’incarner un espoir de liberté et de semer, malgré lui, un rire salvateur.
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  • Le rire de l’exubérance

    Ou le cowboy et le mexicain

    par Bertil Sylvander

    Spontané, agréable, synonyme / signe de joie - de bonheur ? - de complicité, d’amitié, d’amour… Ou cruauté de la moquerie, effet dévastateur… Vous l’avez reconnu : c’est le rire ! Tranquillisez-vous, je ne vais pas tenter une nième théorisation de cette activité noble (et en rajouter sur les 12 547 thèses existantes), je n’en ai pas la compétence, ni même la place, puisqu’en cette heure tardive du bouclage et après trois mois de retard pour ma copie, il ne me resterait qu’e deux pages pour le faire. Je vous renvoie donc, pour plus de biblio, sur cet ouvrage très bien fait : "Le Rire", par G. Ozon1. Que Henri et Robert se rendorment2, je me contenterai ici de parler de la nature du rire que nous rencontrons dans les stages de clown. C’est déjà bien et c’est déjà trop (d’autant plus que cette intro m’a déjà coûté 9 lignes et que j’aimerais me reposer).
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  • Le paradoxe du clown

    La fonction grotesque et libératoire du clown

    par Amandine Barrillon

    Signe de l’intérêt grandissant pour la figure du clown, depuis une dizaine années, les travaux universitaires qui lui sont consacrés sont de plus en plus nombreux, avec des points de vue multiples. En 1998, Amandine Barrillon a produit un Mémoire de Maîtrise de Philosophie à l’Université de Grenoble II intitulé "Le paradoxe du clown". Nous en proposons ici de larges extraits en rapport avec la question du rire et de son ambivalence. La qualité de son écriture et la richesse de ses références en font un texte dense et exigeant. Pour notre chapitre "Repères", il a l’avantage de faire appel aux grands penseurs du rire et de l’humour

    tout en élargissant la réflexion à la fonction libératoire du clown. Dans une société crispée sur la réussite de pseudo gagnants, le clown , roi des loosers, s’illustre en tant qu’antihéros tragi-comique, nous apprenant à nous "prendre à la légère, à voler".
    Notons qu’Amandine Barrillon n’a pas fait que de la philosophie puisque, maintenant, elle met en scène la Compagnie Le Petit Monsieur et ses spectacles burlesques.


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  • Intervention

  • Rire du miroir des émotions

    Electrons libres pour assemblées sérieuses

    Rosalie(Marie-Christine Rosier) et Victor (Charles Gimat)
    Rosalie(Marie-Christine Rosier) et Victor (Charles Gimat)

    Interview de Charles Gimat et Marie-Christine Rosier par Josépha Martinez

    Janvier 2005 - Café de la Concorde à Toulouse. J’ai rendez-vous avec Charles Gimat et Marie Christine Rosier, alias “Victor et Rosalie”1. Tous les deux comédiens professionnels et de manière plus précise Clowns. Pas dans un cirque, et seulement de temps en temps dans les théâtres. La plus grande partie de leurs interventions se passe à la tribune d’assemblées très sérieuses : du colloque annuel d’une fédération professionnelle, en passant par l’assemblée générale d’une ONG, jusqu’à une réflexion stratégique au sein d’une entreprise ou d’un grand laboratoire de recherche... Victor et Rosalie ont intégré les Clownanalystes du Bataclown en 1995, et en quinze ans de pratique, ils ont couvert plus de 450 congrès. Pour ce numéro sur le Rire, j’ai voulu savoir comment le rire fleurissait lors de leurs interventions.
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  • C’est pour de rire... et pour de vrai

    par Jean-Bernard Bonange

    Rosalie(Marie-Christine Rosier) et Pissenlit (Jean-Bernard Bonange)
    Rosalie(Marie-Christine Rosier) et Pissenlit (Jean-Bernard Bonage)
    Pour prolonger l’article précédent, Jean-Bernard Bonange est allé chercher, dans sa thèse universitaire1, quelques repères sur la fonction comique des clowns intervenants sociaux. Là où l’on voit que le registre typiquement clown du “jeu dans le jeu” peut perturber et réjouir à la fois le jeu social sérieux...
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  • Témoignage sur le vif

    parThierry Letellier

    Yann Rollier, psychosociologue et directeur du CREAI de Bretagne a fait venir des Clownanalystes du Bataclown lors des Journées nationales des SESSAD en décembre 2004. Thierry Letellier, l’a rencontré pour recueillir son témoignage.

    T.L. : Quelles images avais-tu des clowns auparavant et comment perçois-tu maintenant les clownanalystes ?
    Y.R. : Il y a une référence culturelle, le clown, l’auguste. Zavatta c’est mon enfance. Quand le cirque arrivait, on ne l’aurait pas loupé pour un empire : on connaissait les trucs du numéro et on riait de la codification. Ce que vous proposez, c’est autre chose : un mélange du théâtre, Kafka, Dubillard et des spectacles de rue. Il y a du non-sens, de l’absurde, et ça fait du bien aux équipes éducatives car ils reconnaissent leur quotidien. Et puis il y a de la chaleur humaine qui se dégage des interventions : ça désamorce le côté officiel. En fait, il y a deux choses qui se rejoignent. La première c’est d’abord comme une certaine poésie (même si ça fait rire). Cela change l’ambiance et tout simplement, ça fait du bien dans une séance de travail de ce genre. C’est comme une respiration dans la conférence qui amène les gens à se dire : "Il ne faut pas trop se prendre au sérieux, allez, la vie n’est pas si dure"…
    La seconde doit venir de ce que les interventions des clowns sont basées sur les rapports réels. Dans ces colloques, il y a des concepts, des outils, on agite des idées, "durement travaillées" qui font consensus, mais c’est complexe. Les clowns, eux, reprennent ce qui s’est dit souvent de façon très conceptuelle et ils le font revivre de façon concrète. Par exemple, pour montrer le lien, ils se sont attachés avec une corde… En plus ils y ont attaché une bouteille d’eau bénite en disant : "Ca c’est la foi, il faut en avoir et puis ça coûte pas cher"… Tous les gens dans la salle ont à peu près la foi… Sinon ils ne feraient pas ce qu’ils font.
    T.L. : En quoi le regard des clowns peut influencer les gens qui vont repartir travailler ?
    Y.R. : C’est le fait qu’il y a un autre regard : c’est un miroir, c’est puissant, c’est la culture du fond des âges. Les clowns font rire avec une petite accroche supplémentaire qui fait que personne ne rate l’instant de compréhension. Lorsque les enfants handicapés ou en difficulté compren-nent quelque chose, ils sont hilares, ils sont bien : c’est extraordinaire. Et nous, quelque part, on est toujours ces enfants là.


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  • Création

  • L’art de faire rire

    Quand Buten joue Buffo

    Interview de Howard Buten par Miriam Andréoletti

    Buffo (Howard Buten)
    Buffo (Howard Buten)
    Présente-t-on encore Howard Buten ? Clown - sous le nom de Buffo - écrivain, psychologue. A la manière de Grock, une affiliation revendiquée, il peaufine d’année en année le même spectacle. Un personnage si naïf, si poétique qu’il nous tirerait les larmes comme les rires du fond du cœur. Qu’a-t-il à nous dire à propos du rire ? Lui qui avoue ne pas rire souvent… Entre deux tournées, il a bien voulu répondre aux questions de Culture Clown - Bienvenue à Howard Buten, créateur de Buffo !
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  • Clown entre échec et exploit

    Rire de son combat

    Interview de Frank Dinet (Théâtre du Samovar) par Odile Grippon

    Frank Dinet dans "Anamouche"
    Frank Dinet dans "Anamouche"
    Frank Dinet dirige le Théâtre du Samovar qui, à Paris, est devenu une sorte de pépinière de clowns avec son école, sa programmation de spectacles et son "Festival des Clowns, des Burlesques et des Excentriques"1. D’ailleurs, bien des acteurs-clowns interviewés au fil des numéros de Culture Clown s’y sont produits. Odile Grippon a donc interrogé le maître de maison lui-même autour de la question du rire, à partir de sa double expérience du travail et du spectacle de clown. En prolongement de leur échange, elle nous livre en prime ses propres réflexions sur l’endroit où le clown nous chatouille quand on rit de lui…
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  • Rire là où le clown nous touche

    par Odile Grippon

    Et nous, ne sommes-nous pas tous "décalés" à certains moments de notre vie ? N’est-ce pas là que le clown nous touche et nous fait rire ? Là, juste à cet endroit sensible qui nous chatouille, nous irrite et nous ravit tout à la fois... C’est le personnage qui réveille et allège ce sentiment de ridicule, de pathétique, de tragique qui nous a traversé un instant, au cours de notre vie sociale, là où justement nous cherchons à tendre vers une impossible perfection... ?
    C’est le petit enfant qui, après avoir renversé un verre, se met en devoir de réparer sa bêtise en étalant allègrement le jus de fruit sur le parquet avec une belle éponge bien propre, qui sert à faire la vaisselle… C’est l’adulte qui apporte un café à son supérieur hiérarchique ou son amour de toujours et se prend les pieds dans le tapis pour atterrir sur le giron de la dite personne, le café largement répandu sur son vêtement… et qui cherche désespérément à l’essuyer…

    Le clown se saisit lui de ce moment de désespoir pour nous montrer à quel point nous nous enfonçons dans le ridicule en voulant peut-être effacer l’irréparable, vexés, déçus, trahis que nous sommes par ces objets qui se jouent de nous. C’est justement à ce moment précis que le clown se révèle dans toute sa grandeur : dans un aveu complet de cette maladresse, ce désespoir. Nous voudrions disparaître dans un trou de souris : le clown, lui, va mettre ce projet à exécution, et nous ravir de bonheur. Nous rions de lui tout en riant secrètement de nous (heureusement, personne ne le voit !)...
    Par son imperfection, son humanité et son humilité réunies, le clown nous réconcilie avec nous-même et nous aide à nous voir et nous accepter tel que nous sommes. Le tragique des situations qu’il vit nous rappelle tellement le nôtre que nous lui sommes reconnaissants de sa générosité. Et par nos rires ou à travers eux, nous cherchons à le remercier du fameux cadeau qu’il nous a offert...

    Le clown, semble-t-il, transcende l’échec et le transforme en exploit : celui de dire ses limites, son incapacité, ses maladresses, sa honte, son désarroi, son désespoir même… Il avoue tellement bien ce que nous cherchons tellement à dissimuler (aux yeux des autres ou de nous-même ?). Sa philosophie, née d’une immense naïveté et d’un optimisme à toute épreuve, le conduit, à son insu, à nous attendrir, nous émouvoir, nous faire rire tellement il ose, lui… Là où l’humain déprime, le clown s’acharne avec une telle force incongrue, qu’il nous fait dévier de notre trajectoire, en nous apportant le rire : un rire franc, sans ironie ni sarcasme, qui nous va droit au cœur. Parce qu’il se raconte, avec cette authenticité qui n’appartient qu’à lui, il nous ramène à la vie, celle qui vaut la peine d’être vécue…


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  • Le moment juste

    Le sens de l’humour et de l’inattendu

    Interview de Jean-Marie Combelles par Pascale Gondebeaud

    Il y a un paradoxe à chasser le rire au galop pour qu’il revienne au naturel. Nous allons même jusqu’à dire aux acteurs clowns de ne pas chercher à faire rire. Le rire vrai viendra de surcroît parce que l’acteur se surprend lui même dans le lâcher-prise de l’improvisation… Et en même temps... Paradoxe ! On ne peut s’empêcher de l’attendre en tant que public ou acteur clown. Comme une récompense, un signe de jeu, de pertinence. D’où vient donc ce rire, cette comète de plaisir et de jeu retrouvé ?
    Jean-Marie Combelles dans "La Première"
    Jean-Marie Combelles dans "La Première"

    Et si l’art de l’acteur clown était de l’apprivoiser sans l’emprisonner, tout en créant et recréant les conditions de son surgissement ? Comment les acteurs génèrent-ils ce rire ?
    Dans cette enquête délicate, je ne pouvais que m’adresser au fameux détective “Monsieur Mallaré” en personne ! Avec Bertil Sylvander, nous avons donc rencontré Jean Marie Combelles, auteur-acteur-metteur en scène de "La Première", allias “Monsieur Mallaré”, qui a accepté de se prêter au jeu des coulisses de l’exploit… du rire. Nous allons, dans la plus grande humilité, passer à la loupe la trame du rire, avec en filigrane son spectacle, véritable enquête policière où vont s’emmêler l’acteur et ses personnages... Et l’auteur… Lui-même acteur… Dédale sans fin d’un spectacle “comique”, non-clown, mais inspiré par l’esprit clown du “jeu dans le jeu”.
    La jovialité, le regard malicieux de Jean-Marie Combelles déjà invitent au rire, avant même la première question ! Il n’aime pas se prendre les pieds dans le sérieux - qui lui va pourtant si bien ! Difficile donc de commencer l’interview entre café et sucre, entre magnéto en caprice et photo : tout est prétexte à rire. A croire que le rire peut aussi vous coller à la peau...


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  • Formation

  • Le travail d’acteur comique

    Les déséquilibres de la vie quotidienne

    par Micheline Vandepoel

    Metteur en scène, enseignante, praticienne de la Methode Feldenkrais, et de l’hypnose Ericksonienne (P.Arthapignet), Micheline Vandepoel propose des formations de théâtre, masques, et scénographie un peu partout dans le monde. Cette année, en Belgique, à l’Espace Catastrophe, elle anime des stages de jeu d’acteur intitulés “Le Rire”. Ici, elle témoigne de la démarche et du questionnement qui l’ont poussée vers ce travail... Ou comment l’observation du quotidien, les petites choses de la vie amène à un travail de conscience corporelle, du jeu d’équilibre / déséquilibre... Où on comprend que le rire vient quand on échappe à la gravité !


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  • L’acteur extrème

    Clown au profond de son corps

    Interview de Sylvie Bitterlin (Cie du Passeur) par Laure Meaney
    Scéance de travail à
    la compagnie du Passeur
    Scéance de travail à la compagnie du Passeur

    Dans les Alpes de Haute Provence, Sylvie Bitterlin et Thierry Heynderickx de la Compagnie du Passeur proposent des formations théâtrales “très corporelles”. Formés à l’école Jacques Lecoq et en stages avec Ludwig Flaschen et Philippe Hottier (ex-comédien d’Ariane Mnouchkine), ils consacrent leur recherche au rapport à soi dans l’acte d’expression :“La particularité de notre travail s’appuie un peu sur l’enseignement de Philippe Hottier au niveau théâtral. Et puis, depuis 1990, nous suivons l’enseignement de Danis Bois 1 qui fait tout un travail sur la présence corporelle, au départ pour lui à but thérapeutique. Nous, nous avons fait le parallèle avec le travail de l’acteur, c’est à dire comment donner plus de présence à l’acteur par et à travers le travail corporel”.
    Travailler dans la lenteur, se recentrer sur soi, son corps, ses sensations et ses émotions, la Compagnie du Passeur cherche le clown "intérieur", mais alors tout dedans…
    Qu’est-ce que cette approche un peu particulière apporte au travail du clown ?
    Nous avons également questionné Sylvie Bitterlin sur ce que le clown a de particulier : son regard, son rapport au public... Et, bien sûr, son rapport au rire.


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  • Interculturel

  • Un noyau commun de rire ?

    Entre Inde et France

    Interview de Pankaj Sharma par B. Forêt

    Panjak Sharma
    Panjak Sharma
    Chez le clown, qu’est-ce qui déclenche le rire d’une jeune femme indienne, elle-même pratiquant cet art entre l’Inde et la France ? Pankaj Sharma1, comédienne du Rajasthan faisant actuellement des études de sociologie en France, évoque cet "apprivoisement" de l’humour et d’une nouvelle façon de rire, à travers les étapes de sa découverte du clown-théâtre, tout au long de formations et de spectacles interculturels.
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  • Périphérire

  • Le rire en psychothérapie

    Le propre de l’homme : ses faiblesses

    par Jean Pierre Klein

    Même si, comme le montre notre sommaire, le centre d’intérêt de Culture clown est constitué des pratiques de clown - en création, en intervention, en formation, en interculturel - il peut être intéressant d’aller voir ce qui se passe à la périphérie de ces territoires. Par exemple, du côté de la psychothérapie, et pour cela un auteur s’imposait : Jean-Pierre Klein ! Car, non seulement il a une longue expérience de psychothérapeute, de conférencier, d’auteur de théâtre… Mais il est aussi le promoteur de belles aventures dans le cadre de l’Institut National d’Expression, de Création, d’Art et de Transformation qui édite l’excellente revue Art et Thérapie. Alors, Docteur Klein, le rire est-il le propre de l’homme ? Ce sont surtout ses faiblesses qui le sont, répond-il, et qui peuvent faire rire... Et quand elles deviennent objet de jeu, on n’est pas loin du clown !
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  • Des ateliers pour rire

    Retrouver l’enfant rieur

    par Joëlle Massard

    Joëlle Massard au Festival de Cannes (et Clairan)
    Joëlle Massard au Festival de Cannes (et Clairan)
    Joëlle Massard nom de code - euh, clowne : “Bobinette”. Assistante sociale de son métier, c’est le rire qui l’a amenée au clown. Pour elle, “le rire ouvre l’esprit au clown : en débloquant le rire, le clown est très proche car l’esprit du clown est très présent dans les deux. J’aimerais pouvoir les relier et parfois j’y arrive car même sans le nez, l’humour est présent dans ma pratique professionnelle...” Cela fait plus de 10 ans qu’elle se forme en clown, travaille sa voix, les marionettes, fait du théâtre... Et depuis 4 ou 5 ans elle fait des animations et spectacles pour enfants. Elle intervient aussi ponctuellement en hôpital, et souhaite s’ouvrir de plus en plus à l’action sociale en clown. Ici, elle témoigne sur son expérience des ateliers de “communication par le rire”. Cela peut sembler surprenant, l’idée qu’un groupe de personnes puisse se réunir pour rire : le rire forcé, sans support...?! Technique de détente ou chemin de vie ? L’esprit clown vient-il en riant ?
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